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NOTES


1. Saint-John Perse, Œuvres complètes, Pléiade, p. 1017. Cf., p. 1013, au même Claudel : « La France vous aura dû, à la face de tous, une surrection nouvelle de son massif orographique… » Et, pp. 483-484, dans le texte intitulé Silence pour Claudel : « Il étendit à de plus larges bords la mesure française. (…) Intégrité de l’œuvre, sa puissance. Elle a, des grands faciès géologiques, l’élémentaire rudesse et la véracité. »

2. A ce que les médecins n’ont pas tort d’appeler, dans un grec bien plaisant, « idiosyncrasie ».

3. Notons que le mot univers n’apparaît jamais dans les poèmes. Cf. Roger Little, Word Index of the Complete Poetry and Prose, Durham-Southampton, 1965-1967.

4. Cf. la première lettre à G.-Jean Aubry, op. cit., p. 1034 : « Je n’ai jamais connu personne, en littérature, qui eût plus grande aisance de lever la main en faveur d’autrui… » Il s’agit de Valery Larbaud.

5. Cf. Emile Benveniste, Le Vocabulaire des institutions indo-européennes (éd. De Minuit, 1969), tome 2, livre 2, chap. 6, pp. 150-151 : « le sens premier de augeo se retrouve par l’intermédiaire de auctor dans auctoritas. Toute parole prononcée avec l’autorité détermine un changement dans le monde, crée quelque chose ; cette qualité mystérieuse, c’est ce que augeo exprime, le pouvoir qui fait surgir les plantes, qui donne existence à une loi. Celui qui est auctor, qui promeut, celui-là seul est pourvu de cette qualité que l’indien appelle ojah (« force, puissance ») ». Cf. aussi Georges Dumézil, Idées romaines (Gallimard, 1969), première partie, p. 99, note 1 : « Auctor, nom d’agent tiré de la racine aug-, doit s’expliquer par elle. » Et le français dit excellemment « l’auteur de mes jours ».

6. Cf. Note pour un écrivain suédois, sans date, op. cit., p. 571 : « Reprise de la grande phrase humaine, à son plus haut mouvement de mer (…) telle serait pour moi la réponse (…) à ce nihilisme très passif et à cette abdication réelle dont on voudrait faire le lit de notre époque matérialise. »

7. L’expression est de Roger Caillois, in Poétique de Saint-John Perse (Gallimard, 1972, nouvelle édition), pp. 106 et 118. L’auteur écrit également : « science des passages », p. 107.

8. Cf. la même Note pour un écrivain suédois, même page : « Si j’étais physicien, je serais avec Einstein pour l’Unité et la Continuité contre la philosophie “quantique” du hasard et du discontinu. »

9. Cf. Discours de Stockholm, op.cit., p. 446 : « Ainsi, par son adhésion totale à ce qui est, le poète tient pour nous liaison avec la permanence et l’unité de l’Etre ».

10. Cf. Deux lettres à Roger Caillois, op. cit., p. 563 : « La philosophie même du “poète“ me semble pouvoir se ramener, essentiellement, aux vieux “rhéisme“ élémentaire de la pensée antique… » Cf. en outre Albert Henry, Amers de Saint-John Perse. Un poésie du mouvement (éd. de la Baconnière, 1963), pp. 67 : « Dans les intentions mêmes du poète (…), il y a une volonté de vivacité et de rhéisme » ; 93 : (…) L’impression de rhéisme universel (…) résulte des glissements métaphoriques… » ; 98 : « (…) Le cinétisme de la phrase est en accord avec une tension intérieure

Mais les poètes à l’ordinaire ne penchent pas du bon côté. Une manière de démon les agite qui voudrait leur faire exprimer d'abord et peut-être uniquement les bizarreries de peu d'intérêt qui tiennent au seul mélange individuel (2). Ils n'inclinent pas par nature à conjurer la fausse originalité, à se placer et à se mouvoir hors du cercle réduit qui leur cache le caractère social de leur figure et de leur travail, le beau statut de médiateurs auquel ils ont vocation de se conformer avec éclat. Répugnant à se hisser au niveau le plus haut, là où les êtres - par le biais d'unen langue - se découvretn imperceptiblement unis dans un premier rapport à l'univers (3) , on les jugerait souvent incapables de cette pure générosité virile qui répond sans détours à l'attente de tous, nous comble par le don scrupuleux d'une parole assez achevée pour que nous y gagnions un surcroît d'existence. Pareille générosité n'accompagne le talent que chez un petit nombre. A nous de « lever la main (4) » parfois.


À ce petit nombre appartient le véritable auteur (5) qui aujourd'hui nous requiert. Par lui, et du fait de l'autorité quasi impersonnelle qui s'est trouvée lui être dévolue, qu'il a exercée dans sa plénitude, quelque chose dans notre domaine et à notre bénéfice a surgi. Il a été procédé par son entremise à une transmutation incomparable de ce qui n'était que virtuel en moments bien définis de sensibilité, de richesse. Des segments de la « grande phrase humaine (6) » qui parcourt la mémoire commune ont été prononcés, avec une exactitude, une subtilité elliptique également neuves. Des formules propres à nous assurer contre nos hasards ont été dites, qui furent le lot secret d'un cavalier et d'un marin, qui reflètent sa fulguration, qui déjà nous sont devenues intérieures.


Rien ici qui ne nous rende plus facile une libre supputation de noc chances de vivre et de connaître, ne nous fasse plus libres de considérer le champ que nous sommes en mesure d'investir plutôt que les limites que nous rencontrons. Rien qui n'assigne le tourbillon originel, rien qui ne soit contraire au retranchement. Pas sune strophe où la « science du passage (7) », l'aptitude à porter les vocables jusqu'à leur point de plus vive mobilité, ne s'analyse elle-même comme le produit - que brutalement l'on dissipe - d'une heureuse accumulation d'énergie. Pas une page enfin où un afflux de signes ne nous enseigne à tirer parti du déploiemet du Tout.



Un recours précieux nous est offert. La présence énigmatique d’un poète qui s’affirme « pour l’Unité et la Continuité (8) », dédaigne la mode d'un siècle occupé à des entreprises de destruction intellectuelle, manifeste que jamais il ne sera conduit à renier aucune des formes de notre grandeur, voilà qui suffit à éloigner la menace et nous restitue dans ces années de sable le goût de quelque « permanence (9) ». Et le lecteur attentif ne s’en estimera que plus puissamment fondé à écouter encore, d’une extrémité à l’autre d’une longue chaîne de textes, le retentissement du « vieux rhéisme (10) » positif des Héraclitéens.

« Vous accroissez magnifiquement pour nous

le relief et la masse de la chose française. »

Lettre de Perse à Claudel,(1) 1949


Toute langue a sa géologie, où le regard aisément prend la mesure de quelques couches ou formations fondamentales sur quoi s’appuient des agrégats de matière moins essentielle. Et tout littérature à l’évidence se présente comme un ensemble imparfait, constitué d’une disparate d’éléments qui tantôt se dissocieront d’eux-mêmes au rythme des générations. Ce n’est donc que sagesse et justice si nous nous attachons à privilégier, parmi les écrivains, ceux qui contribuèrent le mieux à la solidité de l’édifice, surent préserver dans leur œuvre la part de la nécessité et du roc ; qui n’eurent de cesse que leur singularité ne se fondît dans l’espèce des mots nationaux, n’apparût un jour indiscernable de la simplicité de l’idiome, ne revînt plus forte d’avoir été à son contact.

PIERRE OSTER - La chose française

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