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Quai d'Orsay, la diplomatie des pactes      1921-1940

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© 2014 Saint-John Perse, le poète aux masques (Sjperse.org / La nouvelle anabase). Site conçu, écrit et réalisé par Loïc Céry.

  

Saint-John Perse                     


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1926

A partir de 1933, Leger devient Secrétaire général du ministère des Affaires Etrangères, poste qu'il occupera sans discontinuer jusqu'en 1940 et ce, en dépit d'une grande instabilité gouvernementale. La "pactomanie" que critiquent certains est pourtant reconduite par les ministres successifs, sous l'inspiration marquée de Leger qui représente en quelque sorte la continuité de la politique étrangère de la France en cette période : accord franco-russe (en vue de l'entrée de la Russie dans la SDN), accord franco-italien et Conférence de Stresa en 1935. Leger est promu au grade de Commandeur de la Légion d'Honneur.

Favorable à une intervention militaire avec l'Allemagne - qui occupe désormais la rive gauche du Rhin, en rupture du Pacte de Locarno -, que le ministre Pierre Laval désavoue, Leger offre sa démission qui est refusée. En mai, c'est le gouvernement de Front populaire qui accède au pouvoir, avec à sa tête Léon Blum, très lié à Leger. Lors de la Guerre d'Espagne, Leger milite pour la non-intervention de la France. Il est entendu par Blum, même si le soutien français aux Brigades Internationales s'opère en sous-main.

Conférence internationale de La Haye. Collaboration avec Briand à un projet de fédération européenne, présenté à Genève, à une scession de la Société des Nations.

  

Peu ou prou, cette politique est poursuivie sous le gouvernement de Poincaré, toujours sous l'impulsion d'Aristide Briand, qui participe au nouveau gouvernement d'Union nationale. Leger y collabore donc au premier plan, en élaborant par exemple le Pacte Briand-Kellog d'avril 1928, qui représente bien l'inspiration pacifiste de la politique étrangère promue par Briand.

  

Aux côtés d'Aristide Briand (dont il devient le chef de cabinet) et de Philippe Berthelot, Leger prend en charge une crise diplomatique en cours avec la Chine.


C'est également à cette époque qu'il commence à participer activement à la politique des Pactes impulsée par Briand, destinée à tisser un système d'accords diplomatiques entre la France et les pays européens qui permette d'apaiser le climat de tension né des lendemains du Traité de Versailles et des atermoiements de l'attitude adoptée envers l'Allemagne vaincue.


Dans l'esprit de Briand, de Leger et de Berthelot, le maintien de la paix est le but avoué de cette politique volontariste qui débouche dans un premier temps sur le retrait de l'armée française de la Ruhr et sur la Conférence de Locarno, en octobre.



  

1938

1936

1933

1932

1930

1929

1928

1925

1924

1921

De la diplomatie de l'entre-deux guerres

à la Conférence de Munich

"L'avion décrivait de larges cercles au-dessus du Bourget, une poix noire et ondulante recouvrait la moitié du terrain d'atterrissage. Léger (sic) se pencha vers Daladier et cria en la montrant :

- Quelle foule !

Daladier regarda à son tour ; il parla pour la première fois depuis leur départ de Munich :

- Ils sont venus me casser la gueule.

Léger ne protesta pas. Daladier haussa les épaules :

- Je les comprends.

- Tout dépend du service d'ordre, dit Léger en soupirant.

[...] L'avion s'était posé. Daladier sortit péniblement de la carlingue et mit le pied sur l'échelle ; il était blème. Il y eut une clameur énorme et les gens se mirent à courir, crevant le cordon de police, emportant les barrières : Milan but et dit en riant : "A la france ! A l'Angleterre ! A nos glorieux aînés ! " Puis il jeta de toutes ses forces le verre contre le mur ; ils criaient : "Vive la France ! Vive l'Angleterre ! Vive la paix ! " ils portaient des drapeaux et des bouquets. Daladier s'était arrêté sur le premier échelon : il les regardait avec stupeur. Il se tourna vers Léger et dit entre ses dents :

- Les cons !"

Quant au récit, repris dans le document ci-dessus, et mille fois raconté, de la réaction de Daladier envers Leger devant la joie de la foule, à l'arrivée à l'aéroport du Bourget de la délégation française retour de Munich, en voici l'une des origines réelles. Dans le second volume de son cycle romanesque Les chemins de la liberté, Jean-Paul Sartre publie en 1945 un récit volontairement très "cinématographique" du fatal compte à rebours qui précipite le monde vers la guerre. Le roman, intitulé Le sursis, fait place aux négociations de la Conférence de Munich. Alexis Leger y apparaît, en tant que conseiller de Daladier, comme dépassé par un accord auquel il est contraint de donner son aval in fine et même, d'imposer aux représentants du gouvernement tchécoslovaque. C'est un peu la figure d'un acteur contraint par les circonstances qui ressort de cette peinture en pointillé, qui aboutit à cette scène sur laquelle se clot le roman :


  

On pourrait s'interroger longuement sur les raisons profondes d'une telle hostilité, surtout quand elle s'inscrit ainsi dans la durée : aux lendemains de la guerre déjà, la recherche effrénée des "responsabilités diplomatiques" relatives à la politique étrangère de la France dans les années trente et au déclenchement du conflit mondial, avaient suscité un climat polémique et même des initiatives juridiques assez douteuses, au gré desquelles la désignation de boucs émissaires n'avaient évidemment pas épargné le nom de Leger. Le remise en cause de la ligne de Briand, les choix de non intervention dans la guerre d'Espagne (ligne du gouvernement Blum), l'intransigeance envers l'Allemagne à propos des "réparations", l'attitude paradoxale lors de la Conférence de Munich... : Leger cristallise sous son nom des griefs si divers et si contradictoires qu'il n'est pas difficile d'y déceler une commodité, presque un réflexe à l'encontre de ce haut fonctionnaire tenu pour dilletante alors que, comme beaucoup d'autres, il fut le témoin d'une accélération et d'une dramatisation de l'Histoire qu'aucune ligne diplomatique ne parvint à endiguer.

La mort de Briand en 1932 :

un tournant pour Leger

Daniel Gelin interroge Etienne de Crouy Chanel, ancien collaborateur d'Alexis Leger.

Ambassadeur de France et Ministre plénipotentiaire, Leger représente la France au couronnement du Roi d'Angleterre en 1936.

Alexis Leger au Quai d'Orsay, avec deux  célèbres collaborateurs, Paul Bargeton et René Massigli.

Conférence de Munich, septembre 1938. Au premier plan : Hitler et Mussolini. En arrière-plan : Alexis Leger, conseiller diplomatique de Daladier.

  

A la Conférence de Munich, Leger tente en vain de s'opposer au démantèlement de la Tchécoslovaquie que scellent pourtant au profit d'Hitler les accords signés le 29 septembre (avec la capitulation que l'on sait, à propos de la question des Sudètes). Lors de la négociation, il fait preuve en tant que conseiller diplomatique de Daladier, d'une véhémence toute particulière qui lui donne dès lors la réputation d'un "belliciste", l'heure étant aux funestes concessions qui déboucheront, l'année suivante, sur l'invasion de la Pologne et le déclenchement de la seconde guerre mondiale.


Tels sont les faits. Cette réalité, sûrement dérangeante, n'empêchera pas plus tard l'historien Jean-Baptiste Duroselle de donner le "la" de toute une funeste tradition historiographique selon laquelle Leger aurait insufflé une ligne désastreuse en cette période, à la politique étrangère de la France et ce, particulièrement au cours de la Conférence de Munich. Des accusations d'avoir été un "munichois" à celles d'avoir soutenu une ligne "belliciste", les controverses perdurent, de la part de ceux, farouches, qui nourissent une acrimonie étonnante envers Leger. La constance est la règle de cette attitude-là, dans laquelle se sont illustrés tant d'amateurs, voués au psittacisme d'une longue répulsion envers le personnage d'Alexis Leger et quant à sa carrière diplomatique.









  

Début d'une liaison passionnée entre Alexis Leger et Lilita Abreu, dont on découvrira bien plus tard qu'elle est l'inspiratrice du Poème à l'Etrangère. Courtisée également par Jean Giraudoux, elle est comme lui originaire des îles : c'est une créole de Cuba. Promotion au grade d'Officier de la Légion d'Honneur.




  

"Quel était donc cet homme, qui, du fond de la mort, avec la même chaleur humaine, tient encore sur nous son regard de vivant ? (...) Une large humanité jointe à l'individualisme secret de tous les créateurs ; un sens égal de la solitude et de la foule ; un mélange de rêverie et d'action, où l'audace du songe sollicitait toujours l'épreuve du bon sens (...) En résumé, toute l'aristocratie foncière d'un être de haute frondaison, nourri aux fortes racines de l'arbre populaire."


Saint-John Perse, discours pour une

commémoration de Briand,

New York, 1942


  

Mort d'Aristide Briand, dont Leger est affecté. Il était devenu l'éminence grise de Briand, et il restera fidèle aux idéaux humanistes dont l'homme avait su imprégner sa politique.





  

Leger rédige le Mémorandum pour l'Organisation d'un régime d'Union fédérale qui est considéré comme l'un des prémisses de l'idée d'union européenne. Le projet est alors rendu public lors d'une scession de la SDN.


  

Alexis Leger à son bureau au Ministère des Affaires étrangères. Selon tous les témoignages, notamment de ses collaborateurs, un homme de dossiers, fonctionnaire scupuleux, et travailleur acharné.

Le fin diplomate du Quai d'Orsay aurait-il effacé le poète ? Le dédoublement de personnalité,

plutôt que le renoncement.

Anabase est publié dans la NRF. C'est la première fois qu'apparaît le pseudonyme de Saint-John Perse. Il est fait chevalier de la Légion d'honneur. Il apporte son concours actif à une revue littéraire, Commerce, créée sous l'égide d'une amis personnelle, Marguerite Caetani, princesse de Bassiano. La revue sera dirigée par Valéry, Fargue et Larbaud. Dans le premier numéro, est publié Amitié du Prince et plus tard, la future "Chanson du Présomptif" de La Gloire des Rois.






  

1922

De retour à l'administration centrale du Quai d'Orsay, il s'occupe de la sous-direction Asie-Océanie de la Direction des Affaires politiques et commerciales. Autour du petit cercle formé par les premiers écrivains de la NRF (Gide, Valéry, Rivière, Fargue), Leger participe à l'effervescence littéraire que fédère Adrienne Monnier dans le sillage de sa librairie de la rue de l'Odéon, "La Maison des Amis des Livres". Il poursuit également sa pratique de la vie musicale parisienne, est lié à Stravinski, Nadia Boulanger et le "Groupe des Six". Darius Milhaud met en musique le chant V d'Eloges. Louis Durey fera de même avec Images à Crusoé et Eloges. Dans ces années, sa vie sentimentale est marquée par de nombreuses conquêtes (entre autres, Marthe de Fels, Misia Sert, Marie Laurencin...).






  

Alexis Leger et Aristide Briand

Adrienne Monnier devant sa librairie de la rue de l'Odéon, "La Maison des amis des Livres", rendez-vous bien connu des écrivains de la NRF dans les années 1920.

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Alexis Leger participe en qualité d'expert politique à la Conférence internationale de Washington sur la limitation des armements et les questions d'Extrême-Orient. C'est à cette occasion qu'il est remarqué par son ministre, Aristide Briand qui va en faire son bras droit. Dans les années suivantes, les postes se succéderont pour Leger (qui gravira rapidement les échelons du Quai d'Orsay). Il mène une certaine vie mondaine, modérée néanmoins.