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            accointement (du dieu)      1 occurrence


I 5 ; 21

Femme odorante et seule avec la Nuit, comme jadis, sous la tuile de bronze,

Avec la lourde bête noire au front bouclé de fer, pour l’accointement du dieu,

Femme loisible au flair du Ciel et pour lui seul mettant à vif l’intimité vivante de son être…

Là qu’elle soit favorisée du songe favorable[…]



            alezane(s)                   2 occurrences


            II 4 ; 11

Et nul n’a vu s’enfuir les Belles, des hautes demeures à colonnes, ni leurs sœurs alezanes dans leur beau jeu d’écume et de gourmettes. […]


IV 1 ; 13

Mais quoi ! n’est-il rien d’autre, n’est-il rien d’autre que d’humain ? Et ce parfum de sellerie lui-même, et cette poudre alezane qu’en songe, chaque nuit,



            amour             8 occurences


            I 1 ; 16

Très grand arbre mendiant, qui a fripé son patrimoine, face brûlée d’amour et de violence où le désir encore va chanter.


I 2 ; 6

Le Narrateur monte aux remparts dans la fraîcheur des ruines et gravats. La face peinte pour l’amour comme aux fêtes du vin… « Et vous avez si peu de temps pour naître à cet instant ! »


I 7 ; 8

La teneur à son comble des grands essaims sauvages de l’amour.


I 7 ; 12

« Les dieux lisibles désertaient la cendre de nos jours. Et l’amour sanglotait sur nos couches nocturnes.


III 5 ; 10

« Qu’ils n’aillent point dire : tristesse…, s’y plaisant – dire : tristesse…, s’y logeant, comme aux ruelles de l’amour.


IV 1 ; 19

Amour, aviez-vous donc raison contre les monstres de nos fables ?


IV 6 ; 18

Et vous pouvez remettre au feu les grandes lames couleur de foie sous l’huile. Nous en ferons fers de labour, nous connaîtrons encore la terre ouverte pour l’amour, la terre mouvante, sous l’amour, d’un mouvement plus grave que la poix.



            arbre(s)                      16 occurrences


            I 1 ; 14-16

Comme un grand arbre sous ses hardes et ses haillons de l’autre hiver, portant livrée de l’année morte ;

Comme un grand arbre tressaillant dans ses crécelles de bois mort et ses corolles de terre cuite –

Très grand arbre mendiant, qui a fripé son patrimoine, face brûlée d’amour et de violence où le désir encore va chanter.


I 1 ; 18-20

Comme ce grand arbre de magie sous sa pouillerie d’hiver : vain de son lot d’icônes, de fétiches,

Berçant dépouilles et spectres de locustes ; léguant, liant au vent du ciel filiales d’ailes et d’essaims, lais et relais du plus haut verbe –

Ha ! très grand arbre du langage peuplé d’oracles, de maximes et murmurant murmure d’aveugle-né dans les quinconces du savoir…


I 6 ; 34

Le philosophe babouviste sort tête nue devant sa porte. Il voit la Ville, […] – un golgotha d’ordure et de ferraille, sous le grand arbre vénéneux du ciel, portant son sceptre de ramures comme un vieux renne de Saga: 


II 1 ; 3

Toute la terre aux arbres, par là-bas, sur fond de vignes noires, comme une Bible d’ombre et de fraîcheur dans le déroulement des plus beaux textes de ce monde.


II 1 ; 9 Toute la terre aux arbres, par là-haut, dans le balancement de ses plus beaux ombrages, ouvrant sa tresse la plus noire et l’ornement grandiose de sa plume, comme un parfum de chair nubile et forte au lit des plus beaux êtres de ce monde.


II 2 ; 8

Partout où l’arbre Juniper aiguise sa flamme de sel noir, partout où l’homme sans mesure songe à lever pierre nouvelle ;


II 4 ;  3

[…] avec les fleuves sous leurs bulles tirant leur charge d’affluents, tirant leur chaîne de membranes et d’anses et de grandes poches placentaires – toute la treille de leurs sources et le grand arbre capillaire jusqu’en ses prolongements de veines, de veinules…


II 4 ; 8

Les plus beaux arbres de la terre léguant leurs feuilles dans le vent sont mis à nu hors de saison. […]


III 2 ; 10

[…] … Et quelques hommes encore sans dessein –  de ceux-là qui conversent avec l’écureuil gris et la grenouille d’arbre, avec la bête sans licol et l’arbre sans usage :


IV 1 ; 6

L’emphase immense de la mort comme un grand arbre jaune devant nous.


IV 7 ; 2-3

Un très vieil arbre, à sec de feuilles, reprit le fil de ses maximes…

Et un autre arbre de haut rang montait déjà des grandes Indes souterraines,

Avec sa feuille magnétique et son chargement de fruits nouveaux.



            arme(s)                       5 occurrences


            II 2 ; 13

Sur tout ce hérissement de fer aux chevaleries du sol et tout ce ban de forces criant l’host, sur toute cette grande chronique d’armes par là-bas


II 4 ; 15

[…] Quelques passes d’armes encore, au bas du ciel d’orage, éclairent à prix d’or les dernières palpitations d’alcôves, en Ouest… […] – S’en aller ! s’en aller ! Parole du Prodigue.


III 1 ; 6

Les Cavaliers sous le morion, greffés à leur monture, montaient, au grincement du cuir, parmi les ronces d’autre race… La barbe sur l’épaule et l’arme de profil, ils s’arrêtaient parfois à mesurer, sur les gradins de pierre, la haute crue de terres en plein ciel succédant derrière eux à la montée des eaux. Ou bien, la tête haute, entourés de moraines, ils éprouvaient de l’œil et de la voix l’impasse silencieuse, à fond de cirque, comme aux visions grandioses du dormeur l’immense mur de pierre, à fond d’abîme, scellé d’un mufle de stupeur et d’un anneau de bronze noir.


III 1 ; 9

Et comme les pluies étaient légères sur ces pentes, moins promptes à prendre le hâle y furent les armes offertes au spectre de la terre : une lignée de lances pures et d’épées chastes y tinrent veillée d’âmes à l’insu de leurs maîtres… […] Où furent ces hommes sous le fer, où furent ces hommes dans le vent, montant, au pas des bêtes, avec le spectre de la terre,


IV 5 ; 23

De jeunes bêtes sous l’écume et d’hommes en armes s’ébrouant dans le torrent d’Arbelles…



            atome             1 occurrence


            III 3 ; 14

« Tu te révéleras ! chiffre nouveau : dans les diagrammes de la pierre et les indices de l’atome ;



            bête(s)                        27 occurrences


            I 4 ; 3

[…] où sont les livres au sérail, où sont les livres dans leurs niches, comme jadis, sous bandelettes, les bêtes de paille dans leurs jarres, aux chambres closes des grands Temples – les livres tristes, innombrables, […]


I 5 ; 21

Avec la lourde bête noire au front bouclé de fer, pour l’accointement du dieu,


I 6 ; 54

Maugréantes les mers sous l’étirement du soir, comme un tourment de bêtes onéreuses engorgées de leur lait.


I 7 ; 25

Comme on buvait aux fleuves incessants, hommes et bêtes confondus à l’avant-garde des convois,


II 1 ; 16

Là nous allions, la face en Ouest […]Et ce n’est pas assez de toutes vos bêtes peintes, Audubon ! qu’il ne m’y faille encore mêler quelques espèces disparues : le Ramier migrateur, le Courlis boréal et le Grand Auk…


II 2 ; 4

Et il y avait cette année-là, à vos portes de corne, tout ce parfum poignant de bêtes lourdes, mufle bas, sur les divinations errantes de la terre et la rumeur croissante des conques souterraines.


II 3 ; 2

Aller ! où vont toutes bêtes déliées, dans un très grand tourment de l’aile et de la corne… Aller ! où vont les cygnes violents, aux yeux de femmes et de murènes…


II 4 ; 8

[…] La vie dans ses ruptures de volves se rit des avortements de bêtes en forêt. Et l’on a vu, et l’on a vu – et ce n’est pas que l’on n’en ait souci –


II 4 ; 15

Nos bêtes alors, toutes sellées, s’irriteront de l’ongle et du sabot au bruit d’écaille et d’os des vieilles terrasses de brique rose. […] – S’en aller ! s’en aller ! Parole du Prodigue.


II 5 ; 1

Ainsi dans le foisonnement du dieu, l’homme lui-même foisonnant… Ainsi dans la dépravation du dieu, l’homme lui-même forlignant… Homme à la bête. Homme à la conque. Homme à la lampe souterraine.


II 5 ; 7

Un goût de tubéreuse noire et de chapelle ardente fait se cabrer la bête au passage des fêtes. L’ombre monte ses masques et ses fougères redoutables dans les chambres d’albâtre.


III 1 ; 9 […] Où furent ces hommes sous le fer, où furent ces hommes dans le vent, montant, au pas des bêtes, avec le spectre de la terre,

III 2 ; 10

Et avec eux aussi les hommes de lubie – sectateurs, Adamites, mesmériens et spirites, ophiolâtres et sourciers… Et quelques hommes encore sans dessein –  de ceux-là qui conversent avec l’écureuil gris et la grenouille d’arbre, avec la bête sans licol et l’arbre sans usage :


III 2 ; 17

Tiens bien ta bête frémissante contre la première ruée barbare… Je serai là des tout premiers pour l’irruption du dieu nouveau…


III 4 ; 12

Les éleveurs de bêtes de grand fond et les navigateurs de nappes souterraines,


III 5 ; 16

« Je te licencierai, logique, où s’estropiaient nos bêtes à l’entrave.


IV 2 ; 7 et 8

… Je me souviens d’un lieu de pierre – très haute table de ce monde où le vent traîne le soc de son aile de fer. Une Crau de pierres sur leur angle, comme un lit d’huîtres sur leur tranche : telle est l’étrille de ce lieu sous la râpe du vent. (Des bêtes ont cette langue revêche, et comme madréporique, dont rêvent les belluaires.)

[…] – terre plus grave, sous la gravitation de femmes lentes au relent de brebis… Et la Montagne est honorée par les ambulations des femmes et des hommes. Et ses adorateurs lui offrent des fœtus de lamas. Lui font une fumigation de plantes résineuses. Lui jettent à la volée des tripes de bêtes égorgées. Excréments prélevés pour le traitement des peaux.


IV 2 ; 15

[…] De grandes fêtes de la pierre, de la laine et du grain assembleront une épaisseur et un mutisme comme on en vit aux tranches des carrières : agrégation massive des grandes familles indivises – bêtes gravides, hommes de grès, femmes plus lourdes et vastes que des pierres meulières – et l’intégration finale de la terre dans les accouplements publics…


IV 2 ; 24 et 25

Plus vite, plus vite ! à ces dernières versions terrestres, à ces dernières coulées de gneiss et de porphyre, jusqu’à cette grève de pépites, jusqu’à la chose elle-même, jaillissante ! la mer elle-même jaillissante ! hymne de force et de splendeur où l’homme un soir pousse sa bête frissonnante,

La bête blanche, violacée de sueur, et comme assombrie là du mal d’être mortelle…


IV 3 ; 2

Comme l’Inconnu surgi hors du fossé qui fait cabrer la bête du Voyageur.


IV 3 ; 4

Songe à cela plus tard, qu’il t’en souvienne ! Et de l’écart où maintenir, avec la bête haut cabrée,

Une âme plus scabreuse.


IV 4 ; 33

Et de tels signes sont mémorables – comme la fourche du destin au front des bêtes fastidieuses, ou comme l’algue bifourchue sur sa rotule de pierre noire.


IV 5 ; 9

« Nous possédons un beau dossier de ces jeux d’écritures. Vos bêtes à beurre, vos étables n’en sauraient plus faire les frais.


IV 5 ; 23

De jeunes bêtes sous l’écume et d’hommes en armes s’ébrouant dans le torrent d’Arbelles…


IV 6 ; 19

Chante, douceur, à la dernière palpitation du soir et de la brise, comme un apaisement de bêtes exaucées.



            bibliothécaire                        1 occurrence


            I 4 ; 2

Un homme s’en vint rire aux galeries de pierre des Bibliothécaires. – Basilique du Livre !… […]



            cavalier(s)                  4 occurrences


            I 6 ;33

[…]le cavalier en pays haut dans les polypes du ciel bas, […]


II 5 ;20

Les Cavaliers sur les mesas, foulant la poterie des morts et les squelettes de brebis roses, consument en plein ciel un lieu de poudres et d’esquilles…[…]


III 1 ;6

Les Cavaliers sous le morion, greffés à leur monture, montaient, au grincement du cuir, parmi les ronces d’autre race… La barbe sur l’épaule et l’arme de profil, ils s’arrêtaient parfois à mesurer, sur les gradins de pierre, la haute crue de terres en plein ciel succédant derrière eux à la montée des eaux. Ou bien, la tête haute, entourés de moraines, ils éprouvaient de l’œil et de la voix l’impasse silencieuse, à fond de cirque, comme aux visions grandioses du dormeur l’immense mur de pierre, à fond d’abîme, scellé d’un mufle de stupeur et d’un anneau de bronze noir.


IV 1 ;14

[Et ce parfum de sellerie lui-même, et cette poudre alezane qu’en songe, chaque nuit,]

Sur son visage encore promène la main du Cavalier, ne sauraient-ils en nous éveiller d’autre songe

Que votre fauve image d’amazones, tendres compagnes de nos courses imprégnant de vos corps la laine des jodhpurs ?



            chant, chanter                       37 occurrences


            I 1 ; 16 Très grand arbre mendiant, qui a fripé son patrimoine, face brûlée d’amour et de violence où le désir encore va chanter.


I 1 ; 17

« Ô toi, désir, qui vas chanter… » Et ne voilà-t-il pas déjà toute ma page elle-même bruissante,


I 2 ; 5

(Et qui donc ne romprait, du talon ne romprait l’enchaînement du chant ?) Se hâter, se hâter ! Parole de vivant !


I 3 ; 1

C’étaient de très grandes forces en croissance sur toutes pistes de ce monde, et qui prenaient source plus haute qu’en nos chants, en lieu d’insulte et de discorde ;


I 3 ; 3

Au chant des hautes narrations du large, elles promenaient leur goût d’enchères, de faillites ; elles disposaient, sur  toutes grèves, des grands désastres intellectuels,


I 3 ; 10

Elles promettaient murmure et chant d’hommes vivants, non ce murmure de sécheresse dont nous avons déjà parlé.


I 3 ; 21

Ainsi croissantes et sifflantes, elles tenaient ce chant très pur où nul n’a connaissance.


            I 5 ; 6

Et comme un chant d’oublies sur le pas des armées, au renversement des tables de Merveilleuses, de Gandins,


I 6 ; 45

« Nous t’épierons, colchique d’or ! comme un chant de tuba dans la montée des cuivres.


I 6 ; 47-48

Au buffet d’orgues des passions, exulte, Maître du chant !

Et toi, Poète, ô contumace et quatre fois relaps, la face encore dans le vent, chante à l’antiphonaire des typhons :


I 6 ; 51

« Et toi, désir, qui vas chanter, sous l’étirement du rire et la morsure du plaisir, mesure encore l’espace réservé à l’irruption du chant.


I 6 ; 53

« Enlèvement de clôtures, de bornes… Apaisement au cœur du Novateur… Et sur le cercle immense de la terre, un même cri des hommes dans le vent, comme un chant de tuba… Et l’inquiétude encore de toutes parts… Ô monde entier des choses… »


I 7 ; 5-7

Car au croisement des fiers attelages du malheur, pour tenir à son comble la plénitude de ce chant,

Ce n’est pas trop, Maître du chant, de tout ce bruit de l’âme –

Comme au grand jeu des timbres, entre le bol de bronze et les grands disques frémissants,


II 1 ; 8

Des terres neuves, par là-haut, sous la montée des hommes de tout âge, chantant l’insigne mésalliance,


            II 1 ; 10

Et c’est une fraîcheur d’eaux libres et d’ombrages, pour la montée des hommes de tout âge, chantant l’insigne mésalliance,


II 1 ; 18

[…] La nuit qui chante aux lamineries des Villes n’étire pas chiffre plus pur pour les ferronneries d’un très haut style.


II 2 ; 26

Et vous pouvez, ô Nuit, chanter les eaux nouvelles dans le grès et dans les auges de bois rouge !


II 3 ; 12

Et la beauté des bulles en dérive sur les grands Livres du Déluge n’échappe pas aux riverains. Mais de plus hautes crues en marche vers le large descendent, rang sur rang, les degrés de mon chant – au bruit des grandes évacuations d’œuvres mortes de ce siècle…


II 6 ; 7

[…] Hasardeuse l’entreprise où j’ai mené la course de ce chant… Et il y a là encore matière à suspicion. Mais le Vent, ah ! le Vent ! sa force est sans dessein et d’elle-même éprise.


III 2 ; 6

« çà ! nous rêvions, parmi ces dieux camus ! Qu’un bref d’Eglise nous ordonne tout ce chaos de pierre mâle, comme chantier de grandes orgues à reprendre ! et le vent des Sierras n’empruntera plus aux lèvres des cavernes, pour d’inquiétants grimoires, ces nuées d’oiseaux- rats qu’on voit flotter avant la nuit comme mémoires d’alchimistes… »


IV 1 ; 18

Et, femmes, vous chantiez votre grandeur de femmes aux fils que nous vous refusions…


            IV 4 ; 5

« Non pas appelé en conciliation, mais irritable et qui vous chante : j’irriterai la moelle dans vos os… (Qu’étroite encore fut la mesure de ce chant !)


IV 5 ; 16

[…] Et quand nos filles elles-mêmes s’aiguisent sous le casque, chanterez-vous encore l’ariette de boudoir, ô grâces mortes du langage ?…


IV 5 ; 20 Que l’effarvate encore entre les joncs nous chante la crue des eaux nouvelles…IV 5 ; 25

« Ô décharge ! ô charroi ! où l’Ange noir des laves nous chante encore son chant de trompes volcaniques, dans des ruptures de cols et de matrices !…


IV 5 ; 41-42

Cette mesure encore, la dernière ! comme au Maître du chant.

Et le Vent avec nous comme Maître du chant :


IV 5 ; 47

 « Je peuplerai pour vous l’abîme de ses yeux. Et les songes qu’il osa, vous en ferez des actes. Et à la tresse de son chant vous tresserez le geste qu’il n’achève…


IV 6 ; 2-3

Qui nous chantaient l’horreur de vivre, et nous chantaient l’honneur de vivre, ah ! nous chantaient et nous chantaient au plus haut faîte du péril,

Et sur les flûtes sauvages du malheur nous conduisaient, hommes nouveaux, à nos façons nouvelles.


            IV 6 ; 19

Chante, douceur, à la dernière palpitation du soir et de la brise, comme un apaisement de bêtes exaucées.



            cheval             2 occurrences


            I 2 ;12

[[…]Et le poète encore trouve recours dans son poème,

Reconnaissant pour excellente cette mantique du poème, et tout ce qu’un homme entend aux approches du soir ;]

Ou bien un homme s’approchant des grandes cérémonies majeures où l’on immole un cheval noir. – « Parler en maître, dit l’Ecoutant. »


I 7 ;32

Et tout cela qu’un homme entend aux approches du soir, et dans les grandes cérémonies majeures où coule le sang d’un cheval noir…


S’en aller ! s’en aller ! Parole de vivant.



            chevaleries                2 occurrences


            II 2 ;13

Sur tout ce hérissement de fer aux chevaleries du sol et tout ce ban de forces criant l’host, sur toute cette grande chronique d’armes par là-bas


III 3 ;5

Chevaleries errantes par le monde à nos confins de pierre, ô déités en marche sous le heaume et le masque de fer, en quelles lices tenez-vous vos singuliers exploits ?



            chevaux                      2 occurrences


            II 2 ; 10

Jusqu’à ces hauts récifs de chênes et d’érables, gardés par les chevaux de frise des sapins morts,


III 4 ; 26

Le Mathématicien en quête d’une issue au bout de ses galeries de glaces, et l’Algébriste au nœud de ses chevaux de frise



            coutellerie                  2 occurrences


            II 5 ; 19

Et nous coucherons ce soir nos visions princières sur la coutellerie de pierre du paria… Sur les hauts-fonds de pâte mauve entachés de sclérose, c’est un bilan de cornes, de bucrânes, dragués par les vents crus.


II 6 ; 10

Et les terres rouges prophétisent sur la coutellerie du pauvre. Et les textes sont donnés sur la terre sigillée. Et cela est bien vrai, j’en atteste le vrai. Et vous pouvez me dire : Où avez-vous vu cela ?… Plus d’un masque s’accroît au front des hauts calcaires éblouis de présence.



            désir               6 occurrences


            I 1 ; 16-17

Très grand arbre mendiant, qui a fripé son patrimoine, face brûlée d’amour et de violence où le désir encore va chanter.


 « Ô toi, désir, qui vas chanter… » Et ne voilà-t-il pas déjà toute ma page elle-même bruissante,


I 3 ; 9

Et propageant sur tous les sables la salicorne du désir, elles promettaient semence et sève de croissance comme délice de cubèbe et de giroflier,


I 6 ; 51

« Et toi, désir, qui vas chanter, sous l’étirement du rire et la morsure du plaisir, mesure encore l’espace réservé à l’irruption du chant.


II 3 ; 5

Je sais qu’au fond des golfes assouvis, comme des fins d’Empires, la charge mâle du désir fait osciller la table des eaux libres,


II 4 ; 7

Présages en marche. Vent du Sud. Et grand mépris des chiffres sur la terre ! « Un vent du Sud s’élèvera… » C’est assez dire, ô Puritaines, et qu’on m’entende : tout le lait de lafemme s’égarera-t-il encore aux lianes du désir ?   dispersion, disperser                       8 occurrences


       I 3 ; 17 et19

Et dispersant au lit des peuples, ha ! dispersant – qu’elles dispersent ! disions-nous – ha ! dispersant

Balises et corps morts, bornes milliaires et stèles votives, […] la pierre levée du sectateur et le cairn du landlord, et vous, haute grille d’or de l’Usinier, et le vantail ouvragé d’aigles des grandes firmes familiales…

Ha ! dispersant – qu’elles dispersent ! disions-nous – toute pierre jubilaire et toute stèle fautive,


III 5 ; 15

« Ou comme l’Initié, aux fêtes closes de la mi-nuit, qui entend tout à coup céder le haut vantail de cèdre à la ruée du vent – et toutes torches renversées, dans la dispersion des tables rituelles s’aventurent ses pas, et le filet du dieu d’en bas s’est abattu sur lui, et de toutes parts l’aile multiple de l’erreur, s’affolant comme un sphex, lui démêle mieux sa voie –


IV 5 ; 11

Ah ! quand les peuples périssaient par excès de sagesse, que vaine fut notre vision !… La ravenelle et la joubarbe enchantaient vos murailles. La terre contait ses Roi René. Et dans ces grands Comtats où le blé prit ses aises, dispersant feux et braises aux grandes orgues des Dimanches, le ravissement des femmes aux fenêtres mêlait encore aux carrosseries du songe le bruit d’attelage des grillons…



            divination(s)              3 occurrences


            I 2 ; 8

Divination par l’entraille et le souffle et la palpitation du souffle ! Divination par l’eau du ciel et l’ordalie des fleuves…


II 2 ; 4

Et il y avait cette année-là, à vos portes de corne, tout ce parfum poignant de bêtes lourdes, mufle bas, sur les divinations errantes de la terre et la rumeur croissante des conques souterraines.



            écart               3 occurrences


            I 5 ; 30

Homme très libre et de loisir, dans le sourire et la bonne grâce,

Le ciel pour lui tient son écart et sa version des choses.


I 6 ; 57

… Jusqu’à ce point d’écart et de silence où le temps fait son nid dans un casque de fer – et trois feuilles errantes autour d’un osselet de Reine morte mènent leur dernière ronde.


IV 3 ; 4

Songe à cela plus tard, qu’il t’en souvienne ! Et de l’écart où maintenir, avec la bête haut cabrée,

Une âme plus scabreuse.



            éclair(s), éclairer


            I 6 ; 11

« Hommes imprévisibles. Hommes assaillis du dieu. Hommes nourris au vin nouveau et comme percés d’éclairs.


I 6 ; 34

Le philosophe babouviste sort tête nue devant sa porte. Il voit la Ville, par trois fois, frappée du signe de l’éclair, et par trois fois la Ville, sous la foudre, comme au clair de l'épée, illuminée dans ses houillères et dans ses grands établissements portuaires – un golgotha d'ordure et de ferraille, sous le grand arbre vénéneux du ciel, portant son sceptre de ramures comme un vieux renne de Saga: 


I 6 ; 38

« Basse époque, sous l’éclair, que celle qui s’éteint là !


II 4 ; 15

[…] Quelques passes d’armes encore, au bas du ciel d’orage, éclairent à prix d’or les dernières palpitations d’alcôves, en Ouest… […]


III 2 ; 14

[…]et comme aux antres du Voyant le timbre même sous l’éclair, nous cherchons, dans l’amande et l’ovule et le noyau d’espèces nouvelles, au foyer de la force l’étincelle même de son cri !… »


III 3 ; 11

Homme à l’ampoule, homme à l’antenne, homme chargé des chaînes du savoir – crêté de foudres et d’aigrettes sous le délice de l’éclair, et lui-même tout éclair dans sa fulguration.


IV 2 ; 9

Je me souviens du haut pays de pierre où les porcheries de terre blanche, avant l’orage, resplendissent au soir comme des approches de villes saintes. Et très  avant dans la nuit basse, aux grandes salines s’éclaireront les marécages bordés de bauges pour les truies. Et de petits abris pour voyageurs, enfumés de copal…


IV 3 ; 1

C’est en ce point de ta rêverie que la chose survint : l’éclair soudain, comme un Croisé ! – le balafré sur ton chemin, en travers de la route,


IV 4 ; 32

J’ai vu encore la Ville haute sous la foudre, la Ville d’orgues sous l’éclair comme ramée du pur branchage lumineux, et la double corne prophétique cherchant encore le front des foules, à fond de rues et sur les docks…


            Ecoutant (l')               2 occurrences


            I 2 ; 12

Ou bien un homme s’approchant des grandes cérémonies majeures où l’on immole un cheval noir. – « Parler en maître, dit l’Ecoutant. »


III 6 ; 28

« Vous feriez mieux vous-même de tenir votre souffle… Et le Voyant n’aura-t-il pas sa chance ? l’Ecoutant sa réponse ?… »



            écrit(s), écriture(s)                9 occurrences


            I 3 ; 25

Les écritures nouvelles encloses dans les grands schistes à venir …


II 1 ; 15

Et la terre à longs traits, sur ses plus longues laisses, courant, de mer à mer, à de plus hautes écritures, dans le déroulement lointain des plus beaux textes de ce monde.


II 6 ; 8

Nous passons, et nos ombres… De grandes œuvres, feuille à feuille, de grandes œuvres en silence se composent aux gîtes du futur, dans les blancheurs d’aveugles couvaisons. Là nous prenons nos écritures nouvelles, aux feuilles jointes des grands schistes…


III 4 ; 16

Et les animateurs insoupçonnés de la jeunesse, instigateurs d’écrits nouveaux et nourriciers au loin de visions stimulantes.


III 6 ; 9-11

Non point l’écrit, mais la chose même. Prise en son vif et dans son tout.

Conservation non des copies, mais des originaux. Et l’écriture du poète suit le procès-verbal.

 (Et ne l’ai-je pas dit ? les écritures aussi évolueront. – Lieu du propos : toutes grèves de ce monde.)


IV 2 ; 31

… Plus loin, plus loin où sont les îles hautes – îles de pierre ponce aux mains de cent tailleurs d’images ; lèvres scellées sur le mystère des écritures, pierres levées sur le pourtour des grèves et grandes figures averses aux lippes dédaigneuses…


IV 5 ; 9

« Nous possédons un beau dossier de ces jeux d’écritures. Vos bêtes à beurre, vos étables n’en sauraient plus faire les frais.



            Est                  1 occurrence


            IV 4 ; 14

Comme ce Drake, nous dit-on, qui dînait seul en mer au son de ses trompettes, rapporterons-nous en Est un mouvement plus large d’avoir crû sur l’arc des golfes les plus vastes ?…



Etranger(ère)             3 occurrences


III 6 ; 4

« Quel est ce goût d’airelle, sur ma lèvre d’étranger, qui m’est chose nouvelle et m’est chose étrangère ?…


IV 4 ; 20

Nous faudra-t-il, avant le jour, nous frayer route d’étranger jusqu’à la porte de famille ? alors qu’il n’est personne encore dans les rues pour disputer aux Parques matinales



exil                  5 occurrences


III 1 ; 3

Et par là-bas s’en furent, au bruit d’élytres de la terre, les grands Itinérants du songe et de l’action : les Interlocuteurs avides de lointains et les Dénonciateurs d’abîmes mugissants, grands Interpellateurs de cimes en exil et Disputeurs de chances aux confins, qui sur les plaines bleuissantes menaient un œil longtemps froncé par l’anneau des lunettes.


III 2 ; 9

Et après eux s’en vinrent les grands Protestataires – objecteurs et ligueurs, dissidents et rebelles, doctrinaires de toute aile et de toute séquelle ; précurseurs, extrémistes et censeurs – gens de péril et gens d’exil, et tous bannis du songe des humains sur les chemin de la plus vaste mer : les évadés des grands séismes, les oubliés des grands naufrages et les transfuges du bonheur, laissant aux portes du légiste, comme un paquet de hardes, le statut de leurs biens, et sous leur nom d’emprunt errant avec douceur dans les grands Titres de l’Absence…


III 3 ; 12

Que son visage s’envenime au pire scandale de l’histoire !… Et c’est bien autre exil, ô fêtes à venir ! dans l’élargissement de la pâque publique et la tristesse des grands thèmes de laïcité.


III 4 ; 18

Les tatoueurs de Reines en exil et les berceurs de singes moribonds dans les bas-fonds de grands hôtels,


IV 4 ; 28

Des caps ultimes de l’exil – un homme encore dans le vent tenant conseil avec lui-même – j’élèverai une dernière fois la main.



fêtes, fêter             4 occurrences


I 2 ; 6

Le Narrateur monte aux remparts dans la fraîcheur des ruines et gravats. La face peinte pour l’amour comme aux fêtes du vin… « Et vous avez si peu de temps pour naître à cet instant ! »


I 4 ; 5

A quelles fêtes du Printemps vert nous faudra-t-il  laver ce doigt souillé aux poudres des archives – dans cette pruine de vieillesse, dans tout ce fard de Reines mortes, de flamines – comme aux gisements des villes saintes de poterie blanche, mortes de trop de lune et d'attrition? 


I 5 ; 3

Et les aurores descendues des fêtes boréales, aux mains de l’habilleuse,


I 5 ; 9

Qui se souvient encore des fêtes chez les hommes ? – les Pâlilies, les Panonies,

Christmas et Pâques et la Chandeleur, et le Thanksgiving Day…


I 6 ; 7

« D’autres ont bu le vin nouveau dans les fontaines peintes au minium. Et de ceux-là nous fûmes. Et la tristesse que nous fûmes s’en aille au vin nouveau des hommes comme aux fêtes du vent !


II 5 ; 2

Et il y a là encore matière à suspicion… Et comme un homme né au battement d’ailes sauvages sur les grèves, lui faudra-t-il toujours fêter l’arrachement nouveau ?


II 5 ; 7

Un goût de tubéreuse noire et de chapelle ardente fait se cabrer la bête au passage des fêtes. L’ombre monte ses masques et ses fougères redoutables dans les chambres d’albâtre.


III 3 ; 12

Que son visage s’envenime au pire scandale de l’histoire !… Et c’est bien autre exil, ô fêtes à venir ! dans l’élargissement de la pâque publique et la tristesse des grands thèmes de laïcité.


III 5 ; 15

« Ou comme l’Initié, aux fêtes closes de la mi-nuit, qui entend tout à coup céder le haut vantail de cèdre à la ruée du vent – et toutes torches renversées, dans la dispersion des tables rituelles s’aventurent ses pas, et le filet du dieu d’en bas s’est abattu sur lui, et de toutes parts l’aile multiple de l’erreur, s’affolant comme un sphex, lui démêle mieux sa voie


IV 2 ; 12

Une civilisation de la laine et du suint : Offrandes de graisse sauvage ; la mèche de laine au suif des lampes ; et les femmes dégraissées au naphte pour les fêtes, les chevelures de lignite assouplies à l’urine.


IV 2 ; 15

… Je vous connais, réponses faites en silence, et les clés peintes aux diagrammes des poteries usuelles. De grandes fêtes de la pierre, de la laine et du grain assembleront une épaisseur et un mutisme comme on en vit aux tranches des carrières : agrégation massive des grandes familles indivises – bêtes gravides, hommes de grès, femmes plus lourdes et vastes que des pierres meulières – et l’intégration finale de la terre dans les accouplements publics…


IV 5 ; 8

« Nous en avions assez, Lia, des grandes alliances de familles, des grandes cléricatures civiles ; et de ces fêtes de Raison, et de ces mois intercalaires fixés par les pouvoirs publics.



forge(s), forger, forgeron                        8 occurrences


I 2 ; 7

Jadis, l’esprit du dieu se reflétait dans les foies d’aigles entrouverts, comme aux ouvrages de fer du forgeron, et la divinité de toutes parts assiégeait l’aube des vivants.


I 3 ; 18

[…] l’amas de pierres plates du caravanier et du géodésien ; du muletier peut-être ou suiveur de lamas ? et la ronce de fer aux abords des corrals, et la forge de plein air des marqueurs de bétail, la pierre levée du sectateur et le cairn du landlord, et vous, haute grille d’or de l’Usinier, et le vantail ouvragé d’aigles des grandes firmes familiales…


I 6 ; 36

« Repris aux dieux votre visage, au feu des forges votre éclat,


I 7 ; 11

« L’odeur de forges mortes au matin empuantit les antres du génie.


I 7 ; 26

Comme on tenait au feu des forges en plein air le long cri du métal sur son lit de luxure,


II 2 ; 16

Et l’Hiver sous l’auvent nous forge-t-il sa clef de grâce ?


II 2 ; 32

« Hiver, Hiver, au feu des forges de l’An noir ! Délivre-nous d’un conte de douceur et des timbales fraîches de l’enfance sous la buée du songe.


IV 6 ; 17

Repris aux dieux votre visage, au feu des forges votre éclat, vous entendrez, et l’An qui passe, l’acclamation des choses à renaître sur les débris d’élytres, de coquilles.



frontière(s)                        4 occurrences


I 3 ; 18 Balises et corps morts, bornes milliaires et stèles votives, les casemates aux frontières et les lanternes aux récifs ; les casemates aux frontières, basses comme des porcheries, et les douanes plus basses au penchant de la terre ; les batteries désuètes sous les palmes, aux îles de corail blanc avilies de volaille ; les édicules sur les caps et les croix aux carrefours ; tripodes et postes de vigie, gabions, granges et resserres, oratoire en forêt et refuge en montagne ; les palissades d’affichage et les Calvaires au détritus ; les tables d’orientation du géographe et le cartouche de l’explorateur ; l’amas de pierres plates du caravanier et du géodésien ; du muletier peut-être ou suiveur de lamas ? et la ronce de fer aux abords des corrals, et la forge de plein air des marqueurs de bétail, la pierre levée du sectateur et le cairn du landlord, et vous, haute grille d’or de l’Usinier, et le vantail ouvragé d’aigles des grandes firmes familiales…


I 6 ; 26 Nos revendications furent extrêmes, à la frontière de l’humain.


IV 1 ; 2« A moins qu’il ne se hâte, en perdra trace ton poème… » Ô frontière, ô mutisme ! Aversion du dieu !



laboratoires                      1 occurrence


III 4 ; 21

Les raconteurs d’histoires en forêt parmi leur audience de chanterelles, de bolets, les siffloteurs de « blues » dans les usines secrètes de guerre et les laboratoires,



livre(s)                   10 occurrences


I 4 ; 2

Un homme s’en vint rire aux galeries de pierre des Bibliothécaires. – Basilique du Livre !… Un homme aux rampes de sardoine, sous les prérogatives du bronze et de l’albâtre. Homme de peu de nom. Qui était-il, qui n’était-il pas ?

I 4 ; 3

Et les murs sont d’agate où se lustrent les lampes, l’homme tête nue et les mains lisses dans les carrières de marbre jaune – où sont les livres au sérail, où sont les livres dans leurs niches, comme jadis, sous bandelettes, les bêtes de paille dans leurs jarres, aux chambres closes des grands Temples – les livres tristes, innombrables, par hautes couches crétacées portant créance et sédiment dans la montée du temps…

I 4 ; 6

Ha ! qu’on m’évente tout ce lœss ! Ha ! qu’on m’évente tout ce leurre ! Sécheresse et supercherie d’autels… Les livres tristes, innombrables, sur leur tranche de craie pâle…


I 5 ; 13

Les livres au fleuve, les lampes aux rues, j’ai mieux à faire sur nos toits de regarder monter l’orage.

I 5 ; 16

Là même où furent, par milliers, les livres tristes sur leurs claies comme servantes et filles de louage…


I 6 ; 24

« Et de grands livres pénétrés de la pensée du vent, où sont-ils donc ? Nous en ferions notre pâture.


II 1 ; 6

Comme aux grands Livres de Mécènes les grandes pages liminaires – la dédicace au Prince, et l’Avant-dire, et le Propos du Préfacier.


II 3 ; 12

Et la beauté des bulles en dérive sur les grands Livres du Déluge n’échappe pas aux riverains. Mais de plus hautes crues en marche vers le large descendent, rang sur rang, les degrés de mon chant – au bruit des grandes évacuations d’œuvres mortes de ce siècle…



Mathématicien                  1 occurrence


III 4 ; 26

Le Mathématicien en quête d’une issue au bout de ses galeries de glaces, et l’Algébriste au nœud de ses chevaux de frise […]



monture(s)                        3 occurrences


III 1 ; 6

Les Cavaliers sous le morion, greffés à leur monture, montaient, au grincement du cuir, parmi les ronces d’autre race…[…]


III 1 ; 8

Et d’avoir trop longtemps, aux côtes basses, dans les criques, écouté sous la pluie l’ennui trouer la vase des vasières, et d’avoir trop longtemps, au lit des fleuves équivoques, poussé comme blasphèmes leurs coques lourdes d’algues, et leurs montures, de sangsues, ils émergeaient, la lèvre haute au croc du rire, dans les trouées de fièvre du ciel bleu, fouettés d’alcools et de grand vent.


IV 3 ; 3

Et à celui qui chevauchait en Ouest, une invincible main renverse le col de sa monture, et lui remet la tête en Est. « Qu’allais-tu déserter là ?… »



mort(s)-e(s)-elle


I 1 ; 12

Aux bouches mortes des Offices. Et le dieu refluait des grands ouvrages de l’esprit.


I 1 ; 14-15

Comme un grand arbre sous ses hardes et ses haillons de l’autre hiver, portant livrée de l’année morte ;

Comme un grand arbre tressaillant dans ses crécelles de bois mort et ses corolles de terre cuite –


I 2 ; 3

Il a mangé le riz des morts ; dans leurs suaires de coton il s’est taillé droit d’usager. Mais sa parole est aux vivants ; ses mains aux vasques du futur.


I 3 ; 7

Par elles l’impatience aux rives feintes des Mers mortes, aux cimes peintes de vigognes, et sur toutes landes de merveille où s’assemblent les fables, les grandes aberrations du siècle…


I 3 ; 18

Balises et corps morts, bornes milliaires et stèles votives, les casemates aux frontières et les lanternes aux récifs […]


I 3 ; 22

Et quand elles eurent démêlé des œuvres mortes les vivantes, et du meilleur l’insigne,


I 4 ; 5

A quelles fêtes du Printemps vert nous faudra-t-il  laver ce doigt souillé aux poudres des archives – dans cette pruine de vieillesse, dans tout ce fard de Reines mortes, de flamines – comme aux gisements des villes saintes de poterie blanche, mortes de trop de lune et d'attrition ? 


I 5 ; 5

Nous coucherons ce soir les saisons mortes dans leurs robes de soirée, dans leurs dentelles de vieil or,


I 6 ; 22

« La condition des morts n’est point notre souci, ni celle du failli.


I 6 ; 40

« Et ne voyez-vous pas, soudain, que tout nous vient à bas – toute la mâture et tout, le gréement avec la vergue, et toute la voile à même notre visage – comme un grand pan de croyance morte, comme un grand pan de robe vaine, et de membrane fausse –


I 6 ; 57-58

… Jusqu’à ce point d’écart et de silence où le temps fait son nid dans un casque de fer – et trois feuilles errantes autour d’un osselet de Reine morte mènent leur dernière ronde.

… Jusqu’à ce point d’eaux mortes et d’oubli, en lieu d’asile et d’ambre, où l’Océan limpide lustre son herbe d’or parmi de saintes huiles – et le Poète tient son œil sur de plus pures laminaires.


I 7 ; 11

« L’odeur de forges mortes au matin empuantit les antres du génie.


II 2 ; 9-10

En lieux jonchés de lances et de navettes d’os, en lieux jonchés de sabots morts et de rognures d’ailes ;

Jusqu’à ces hauts récifs de chênes et d’érables, gardés par les chevaux de frise des sapins morts,


II 3 ; 9

Ah ! qu’une aube nouvelle s’émerveille demain dans de plus vertes gemmes, ce n’est pas moi qui raviverai l’épine au cœur des saisons mortes.


II 3 ; 12

[…] Mais de plus hautes crues en marche vers le large descendent, rang sur rang, les degrés de mon chant – au bruit des grandes évacuations d’œuvres mortes de ce siècle…


II 5 ; 8

Et la Mort qui songeait dans la beauté des femmes aux terrasses, avivera ce soir d’un singulier éclat l’étoile au front de l’Etrangère, qui descend seule, après minuit, la nuit royale des sous-sols vers la piscine de turquoise illuminée d’azur.


I 5 ; 15

Un peuple encore se lèvera-t-il dans les vergers de cuivre rouge ? Les vallées mortes, à grands cris, s’éveillent dans les gorges, s’éveillent et fument à nouveau sur leurs lits de shamans !


II 5 ; 20

Les Cavaliers sur les mesas, foulant la poterie des morts et les squelettes de brebis roses, consument en plein ciel un lieu de poudres et d’esquilles…[…]


IV 1 ; 6

L’emphase immense de la mort comme un grand arbre jaune devant nous.


IV 2 ; 25

La bête blanche, violacée de sueur, et comme assombrie là du mal d’être mortelle


IV 2 ; 35

… Et au delà, et au delà, qu’est-il rien d’autre que toi-même – qu’est-il rien d’autre que d’humain ?… Minuit en mer après Midi… Et l’homme seul comme un gnomon sur la table des eaux… Et les capsules de la mort éclatent dans sa bouche…


IV 4 ; 1

Nous reviendrons, un soir  d’Automne, sur les derniers roulements d’orage, quand le trias épais des golfes survolés ouvre au Soleil des morts ses fosses de goudron bleu,


IV 4 ; 21

L’heure où les morts sans sépulture quêtent les restes de poubelles et les doctrines au rebut dans les amas du chiffonnier…


IV 5 ; 15-16

[…] – ou mieux, s’aménageait, de ses recettes en Bourse, une gloriette ou folie, en retrait d’angle ou en encorbellement, contre les remparts d’une ville morte – dentelle de fer et d’or sous le masque des pampres, reliures de miel et d’or au creux des pièces en rotonde, et le duvet d’alcôve, à fond de chambre, aux derniers feux des soirs d’Eté…

 « Ô tiédeur, ô faiblesse ! Ô tiédeur et giron où pâlissait le front des jeunes hommes… Il y aura toujours assez de lait pour les gencives de l’esthète et pour les bulbes du narcisse… Et quand nos filles elles-mêmes s’aiguisent sous le casque, chanterez-vous encore l’ariette de boudoir, ô grâces mortes du langage ?…


IV 5 ; 18

À la queue de l’étang dort la matière caséeuse. Et la boue de feuilles mortes au bassin d’Apollon.


IV 5 ; 38

« La ligne droite court aux rampes où vibre le futur, la ligne courbe vire aux places qu’enchante la mort des styles…


IV 6 ; 25

Jusqu’aux rives lointaines où déserte la mort !…



mutisme                5 occurrences


I 5 ; 19

Femme très belle et chaste, agrée entre toutes femmes de la Ville

Pour son mutisme et pour sa grâce et pour sa chair irréprochable, infusée d’ambre et d’or aux approches de l’aine,


I 5 ; 24

Et frappée de mutisme, au matin, qu’elle nous parle par signes et par intelligence du regard.


II 2 ; 38

Je t’interroge, plénitude ! – Et c’est un tel mutisme


IV 1 ; 2

« A moins qu’il ne se hâte, en perdra trace ton poème… » Ô frontière, ô mutisme ! Aversion du dieu !


IV 2 ; 15

… Je vous connais, réponses faites en silence, et les clés peintes aux diagrammes des poteries usuelles. De grandes fêtes de la pierre, de la laine et du grain assembleront une épaisseur et un mutisme comme on en vit aux tranches des carrières […]



naissance(s)                     6 occurrences


I 3 ; 14

Elles s’en allaient où vont les hommes sans naissance et les cadets sans majorat, avec les filles de licence et les filles d’Eglise, sur les Mers catholiques couleur de casques, de rapières et de vieilles châsses à reliques,


I 6 ; 19

Ils nous aiguiseront encore l’acte, à sa naissance, comme l’éclat de quartz ou d’obsidienne à la pointe des flèches.


II 1 ; 4

Et c’est naissance encore de prodiges, fraîcheur et source de fraîcheur au front de l’homme mémorable.


II 1 ; 16

Là nous allions, la face en Ouest, au grondement des eaux nouvelles. Et c’est naissance encore de prodiges sur la terre des hommes. […]


III 6 ; 3

« Enchantement du jour à sa naissance… Le vin nouveau n’est pas plus vrai, le lin nouveau n’est pas plus frais…


IV 5 ; 33

Un vent du Sud s’élèvera-t-il à contre-feu ? Inimitiés alors dans le pays. Renchérissement du grain. Et le lit des jeunes hommes demeurera encore vide… Et les naissances poétiques donneront lieu à enquête…



Officiant(l')                        2 occurrences


III 3 ; 18

– Et l’Exterminateur au gîte de sa veille, dans les austérités du songe et de la pierre, l’Etre muré dans sa prudence au nœud des forces inédites, mûrissant en ses causses un extraordinaire génie de violence,

Contemple, face à face, le sceau de sa puissance, comme un grand souci d’or aux mains de l’Officiant.


III 6 ; 6

(Ainsi quand l’Officiant s’avance pour les cérémonies de l’aube, guidé de marche en marche et assisté de toutes parts contre le doute – la tête glabre et les mains nues, et jusqu’à l’ongle, sans défaut – c’est un très prompt message qu’émet aux premiers feux du jour la feuille aromatique de son être.)



orage                     17 occurrences


I 2 ; 1

« Ô vous que rafraîchit l’orage… Fraîcheur et gage de fraîcheur… »   Le Narrateur monte aux remparts. Et le Vent avec lui. Comme un Shaman sous ses bracelets de fer :


I 2 ; 4

Et sa parole nous est plus fraîche que l’eau neuve. Fraîcheur et gage de fraîcheur… « Ô vous que rafraîchit l’orage… »


I 5 ; 13

Les livres au fleuve, les lampes aux rues, j’ai mieux à faire sur nos toits de regarder monter l’orage.


I 6 ; 35

« Ô vous que rafraîchit l’orage…, fraîcheur et gage de fraîcheur…


I 6 ; 50

« Les vents sont forts ! les vents sont forts ! Ecoute encore l’orage labourer dans les marbres du soir.


II 1 ; 13

Toute la terre nouvelle par là-haut, sous son blason d’orage, portant cimier de filles blondes et l’empennage du Sachem,


II 4 ; 13

Ô toi qui reviendras, sur les derniers roulements d’orage, dans la mémoire honnie des roses et la douceur sauvage de toutes choses reniées, qu’as-tu donc foulé là […]


II 4 ; 15

[…] Quelques passes d’armes encore, au bas du ciel d’orage, éclairent à prix d’or les dernières palpitations d’alcôves, en Ouest… […]


II 5 ; 14

Là vont toutes choses s’élimant, parmi les peuplements d’oponces, d’aloès, et tant de plantes à plumules ; parmi l’orage magnétique, peignant au soufre de trois couleurs l’exhalaison soudaine d’un monde de stupeur.


III 5 ; 13

« Et comme un homme frappé d’aphasie en cours de voyage, du fait d’un grand orage, est par la foudre même mis sur la voie des songes véridiques,


IV 1 ; 24

Vous qui nous entendrez un soir au tournant de ces pages, sur les dernières jonchées d’orage, Fidèles aux yeux d’orfraies, vous saurez qu’avec vous


IV 2 ; 9

Je me souviens du haut pays de pierre où les porcheries de terre blanche, avant l’orage, resplendissent au soir comme des approches de villes saintes. […]


IV 4 ; 1

Nous reviendrons, un soir  d’Automne, sur les derniers roulements d’orage, quand le trias épais des golfes survolés ouvre au Soleil des morts ses fosses de goudron bleu,


IV 4 ; 25

« … Pétrels, nos cils, au creux de la vision d’orage, épelez-vous lettre nouvelle dans les grands textes épars où fume l’indicible ?


IV 4 ; 29

Demain, ce continent largué… et derrière nous encore tout ce sillage d’ans et d’heures, toute cette lie d’orages vieillissants.


IV 5 ; 28

Avec ces chouanneries d’orage dans nos bois, avec l’épine et l’aileron du vent sur toutes landes et guérets ;


IV 6 ; 16

Ô vous que rafraîchit l’orage, la force vive et l’idée neuve rafraîchiront votre couche de vivants, l’odeur fétide du malheur n’infectera plus le linge de vos femmes.



os, osselet             11 occurrences


I 4 ; 7

Et qu’est-ce encore, à mon doigt d’os, que tout ce talc d’usure et de sagesse, et tout cet attouchement des poudres du savoir ? […]


I 6 ; 2

Un homme encore se lève dans le vent. Parole brève comme éclat d’os. Le pied déjà sur l’angle de sa course…


I 6 ; 57

… Jusqu’à ce point d’écart et de silence où le temps fait son nid dans un casque de fer – et trois feuilles errantes autour d’un osselet de Reine morte mènent leur dernière ronde.


II 2 ; 9

En lieux jonchés de lances et de navettes d’os, en lieux jonchés de sabots morts et de rognures d’ailes ;


II 4 ; 15

Nos bêtes alors, toutes sellées, s’irriteront de l’ongle et du sabot au bruit d’écaille et d’os des vieilles terrasses de brique rose. […]


II 5 ; 13

[…] S’émacier, s’émacier jusqu’à l’os ! à bout de vol et d’acier fin, à bout d’antennes et de rémiges, vers ce pays de pierre et d’os où j’ai mes titres et créances.


II 5 ; 17

C’est par là-haut qu’il faut chercher les dernières chances d’une ascèse. La face libre jusqu’à l’os, la bouche au dur bâillon du vent, et du front nu pesant au cuir de fronde des rafales comme à la sangle du haleur,


II 6 ; 1

[…] J’entends croître les os d’un nouvel âge de la terre.


IV 2 ; 6

Où court la longue échine sur son arc, levant un fait d’écaille et d’os au pas de l’homme sans visage ?


IV 4 ; 5

« Non pas appelé en conciliation, mais irritable et qui vous chante : j’irriterai la moelle dans vos os… (Qu’étroite encore fut la mesure de ce chant !)



Ouest                     17 occurrences


I 5 ; 32

Lorsque le ciel en Ouest est à l’image des grandes crues,


I 7 ; 22

Des hautes narrations du large, sur ce sillage encore de splendeur vers l’Ouest, parmi la feuille noire et les glaives du soir…


I 7 ; 29

Et le poète encore est avec nous. Et c’est montée de choses incessantes dans les conseils du ciel en Ouest.


I 7 ; 31

Et par là-bas mûrissent en Ouest les purs ferments d’une ombre prénatale – fraîcheur et gage de fraîcheur,


II 1 ; 16-17

Là nous allions, la face en Ouest, au grondement des eaux nouvelles. Et c’est naissance encore de prodiges sur la terre des hommes. […]

Là nous allions, de houle en houle, sur les degrés de l’Ouest. Et la nuit embaumait les sels noirs de la terre, dès la sortie des Villes vers les pailles, parmi la chair tavelée des femmes de plein air. […]

II 2 ; 2

La face en Ouest pour un long temps. Dans un très haut tumulte de terres en marche vers l’Ouest. Dans un déferlement sans fin de terres hautes à l’étale.


II 4 ; 15

[…] Quelques passes d’armes encore, au bas du ciel d’orage, éclairent à prix d’or les dernières palpitations d’alcôves, en Ouest… Et que l’Aigle pêcheur, dans tout ce bel émoi, vienne à lâcher sa proie sur la piscine de vos filles, c’est démesure encore et mauvais goût dans la chronique du poète. – S’en aller ! s’en aller ! Parole du Prodigue.


II 5 ; 10

Avertissement du dieu ! Aversion du dieu !… Aigle sur la tête du dormeur. Et l’infection dans tous nos mets… J’y aviserai. – La face encore en Ouest ! au sifflement de l’aile et du métal ! Avec ce goût d’essence sur les lèvres… Avec ce goût poreux de l’âme, sur la langue, comme d’une piastre d’argile…


II 5 ; 13

Nos routes dures sont en Ouest, où court la pierre à son afflux. S’émacier, s’émacier jusqu’à l’os ! à bout de vol et d’acier fin, à bout d’antennes et de rémiges, vers ce pays de pierre et d’os où j’ai mes titres et créances.


III 1 ; 2

Chercheurs de routes et d’eaux libres, forceurs de pistes en Ouest, par les cañons et par les gorges et les raillères chargées d’ans – […]


IV 2 ; 18

Plus bas, plus bas, et face à l’Ouest ! dans tout cet épanchement du sol,


IV 2 ; 20

Jusqu’à cette autre masse d’irréel, jusqu’à ce haut gisement de chose pâle, en Ouest,


IV 2 ; 29

Ici la grève et la suture. Et au-delà le reniement… La Mer en Ouest, et Mer encore, à tous nos spectres familière.


IV 2 ; 33

… Et au delà, dernière en Ouest, l’île où vivait, il y a vingt ans, le dernier arbrisseau : une méliacée des laves, croyons-nous – […]


IV 3 ; 3

Et à celui qui chevauchait en Ouest, une invincible main renverse le col de sa monture, et lui remet la tête en Est. « Qu’allais-tu déserter là ?… »



page(s)                  5 occurrences


I 1 ; 17

« Ô toi, désir, qui vas chanter… » Et ne voilà-t-il pas déjà toute ma page elle-même bruissante,


II 1 ; 6

Comme aux grands Livres de Mécènes les grandes pages liminaires – la dédicace au Prince, et l’Avant-dire, et le Propos du Préfacier.


II 4 ; 6

A quelle page encore de prodiges, sur quelles tables d’eaux rousses et de rosettes blanches, aux chambres d’or des grands sauriens, apposera-t-il ce soir l’absurde paraphe de son col ?


III 2 ; 15

Et l’ausculteur du Prince défaille sur son ouïe – comme le visionnaire au seuil de sa vision ; comme aux galeries du Monstre le chasseur ; comme l’Orientaliste sur sa page de laque noire, aux clés magiques du colophon.


IV 1 ; 24

Vous qui nous entendrez un soir au tournant de ces pages, sur les dernières jonchées d’orage, Fidèles aux yeux d’orfraies, vous saurez qu’avec vous

Nous reprenions un soir la route des humains.



parole                    10 occurrences


I 2 ; 3-5

Il a mangé le riz des morts ; dans leurs suaires de coton il s’est taillé droit d’usager. Mais sa parole est aux vivants ; ses mains aux vasques du futur.

Et sa parole nous est plus fraîche que l’eau neuve. Fraîcheur et gage de fraîcheur… « Ô vous que rafraîchit l’orage… »

 (Et qui donc ne romprait, du talon ne romprait l’enchaînement du chant ?) Se hâter, se hâter ! Parole de vivant !


I 4 ; 10

S’en aller ! s’en aller ! Parole de vivant !


I 6 ; 2

Un homme encore se lève dans le vent. Parole brève comme éclat d’os. Le pied déjà sur l’angle de sa course…


I 6 ; 39

« Se hâter, se hâter ! parole de vivants ! Et vos aînés peut-être sur des civières seront-ils avec vous.


I 7 ; 33

S’en aller ! s’en aller ! Parole de vivant.


II 4 ; 12

Ivre d’éthyle et de résine dans la mêlée des feuilles de tout âge – comme au rucher de sa parole, parmi le peuple de ses mots, l’homme de langage aux prises avec l’embûche de son dieu – n’ai-je pas vu le Voyageur d’antan chanceler et tituber sur la chaussée de mangues roses […]


II 4 ; 15

[…] – S’en aller ! s’en aller ! Parole du Prodigue.


IV 5 ; 39

«  – Se hâter ! Se hâter ! Parole du plus grand Vent ! »



poème(s)               8 occurrences


I 2 ; 9-11

Et de tels rites furent favorables. J’en userai. Faveur du dieu sur mon poème ! Et qu’elle ne vienne à lui manquer !

 « Favorisé du songe favorable » fut l’expression choisie pour exalter la condition du sage. Et le poète encore trouve recours dans son poème,

Reconnaissant pour excellente cette mantique du poème, et tout ce qu’un homme entend aux approches du soir ;


II 1 ; 21

Et c’est messages sur tous fils, et c’est merveilles sur toutes ondes. Et c’est d’un même mouvement à tout ce mouvement lié, que mon poème encore dans le vent, de ville en ville et fleuve en fleuve, court aux plus vastes houles de la terre, épouses elles-mêmes et filles d’autres houles…


III 6 ; 5

« À moins qu’il ne se hâte, en perdra trace mon poème… Et vous aviez si peu de temps pour naître à cet instant… »


IV 1 ; 2

« À moins qu’il ne se hâte, en perdra trace ton poème… » Ô frontière, ô mutisme ! Aversion du dieu !


IV 2 ; 34

… Et au delà, et au delà, sont les derniers froncements d’humeur sur l’étendue des mers. Et mon poème encore vienne à grandir avec son ombre sur la mer…


IV 6 ; 23

Et nos poèmes encore s’en iront sur la route des hommes, portant semence et fruit dans la lignée des hommes d’un autre âge –



poète                      23 occurrences


I 1 ; 6

Flairant la pourpre, le cilice, flairant l’ivoire et le tesson, flairant le monde entier des choses,

Et qui couraient à leur office sur nos plus grands versets d’athlètes, de poètes,

C’étaient de très grands vents en quête sur toutes pistes de ce monde,

Sur toutes choses périssables, sur toutes choses saisissables, parmi le monde entier des choses…


I 2 ; 10

« Favorisé du songe favorable » fut l’expression choisie pour exalter la condition du sage. Et le poète encore trouve recours dans son poème,

Reconnaissant pour excellente cette mantique du poème, et tout ce qu’un homme entend aux approches du soir ;


I 3 ; 15

Et s’attachant aux pas du Pâtre, du Poète, elles s’annexaient en cours de route la mouette mauve du Mormon, l’abeille sauvage du désert et les migrations d’insectes sur les mers, comme fumées de choses errantes prêtant visière et ciel de lit aux songeries des femmes sur la côte.


I 6 ; 48

Et toi, Poète, ô contumace et quatre fois relaps, la face encore dans le vent, chante à l’antiphonaire des typhons :


I 6 ; 58

… Jusqu’à ce point d’eaux mortes et d’oubli, en lieu d’asile et d’ambre, où l’Océan limpide lustre son herbe d’or parmi de saintes huiles – et le Poète tient son œil sur de plus pures laminaires.


I 7 ; 9

« Je t’ai pesé, poète, et t’ai trouvé de peu de poids.


I 7 ; 29

Et le poète encore est avec nous. Et c’est montée de choses incessantes dans les conseils du ciel en Ouest.


II 2 ; 36

Car l’exigence en nous fut grande, et tout usage révoqué – comme à la porte du poète la sollicitation de quelque mètre antique, alcaïque ou scazon.


II 4 ; 15

[…]Et que l’Aigle pêcheur, dans tout ce bel émoi, vienne à lâcher sa proie sur la piscine de vos filles, c’est démesure encore et mauvais goût dans la chronique du poète. – S’en aller ! s’en aller ! Parole du Prodigue.


II 6 ; 6

Ô Poète, ô bilingue, entre toutes choses bisaiguës, et toi-même litige entre toutes choses litigieuses – homme assailli du dieu ! homme parlant dans l’équivoque !… ah ! comme un homme fourvoyé dans une mêlée d’ailes et de ronces, parmi des noces de busaigles !


III 1 ; 5

Et c’était de toutes parts, dans une effloraison terrestre, toute une fraîcheur nouvelle de Grandes Indes exondées, et comme un souffle de promesses à l’ouverture de grands Legs – dotation à fonds perdu et fondations de sinécures, institution de majorats pour filles nobles de grands poètes vieillissants…


III 4 ; 5

… Et le Poète lui-même sort de ses chambres millénaires :

Avec la guêpe terrière et l’Hôte occulte de ses nuits,

Avec son peuple de servants, avec son peuple de suivants –


III 4 ; 30

[Avec son peuple de servants, avec son peuple de suivants, et tout son train de hardes dans le vent, ô sourire, ô douceur,]

Le Poète lui-même à la coupée du Siècle !


III 4 ; 34

[Car c’est de l’homme qu’il s’agit, et de son renouement.

Quelqu’un au monde n’élèvera-t-il la voix ? Témoignage pour l’homme…]

Que le Poète se fasse entendre, et qu’il dirige le jugement !


III 5 ; 11

[« Qu’ils n’aillent point dire : tristesse…, s’y plaisant – dire : tristesse…, s’y logeant, comme aux ruelles de l’amour.]

 « Interdiction d’en vivre ! Interdiction faite au poète, faite aux fileuses de mémoire. Plutôt l’aiguille d’or au grésillement de la rétine !


III 6 ; 1

Telle est l’instance extrême où le Poète a témoigné.

En ce point extrême de l’attente, que nul ne songe à regagner les chambres.

« Enchantement du jour à sa naissance… Le vin nouveau n’est pas plus vrai, le lin nouveau n’est pas plus frais…


III 6 ; 7

Et le Poète aussi est avec nous, sur la chaussée des hommes de son temps.

Allant le train de notre temps, allant le train de ce grand vent.

Son occupation parmi nous : mise en clair des messages. Et la réponse en lui donnée par illumination du cœur.

Non point l’écrit, mais la chose même. Prise en son vif et dans son tout.

III 6 ; 10

Conservation non des copies, mais des originaux. Et l’écriture du poète suit le procès-verbal.


III 6 ; 14

Et le Poète encore est avec nous, parmi les hommes de son temps, habité de son mal…


III 6 ; 26

Et le Poète encore est parmi nous… Cette heure peut-être la dernière, cette minute même, cet instant !… Et nous avons si peu de temps pour naître à cet instant !


III 6 ; 29

Poète encore parmi nous… Cette heure peut-être la dernière… cette minute même !… cet instant !


IV 5 ; 46

« Et le poète est avec vous. Ses pensées parmi vous comme des tours de guet. Qu’il tienne jusqu’au soir, qu’il tienne son regard sur la chance de l’homme !


IV 6 ; 22

Des Messagers encore s’en iront aux filles de la terre, et leur feront encore des filles à vêtir pour le délice du poète.



prêtr-es-esse-ise              4 occurrences


I 3 ; 24

Comme prêtresses au sommeil et filles d’ailes dans leur mue, ah ! comme nymphes en nymphose parmi les rites d’abeillage – lingeries d’ailes dans leur gaine et faisceaux d’ailes au carquois –


I 4 ; 4

Et les murs sont d’agate où s’illustrent les lampes. Hauts murs polis par le silence et par la science, et par la nuit des lampes. Silence et silencieux office. Prêtres et prêtrise. Sérapéum !


II 2 ;  29

« … Hiver bouclé comme un traitant et comme un reître, vieux soldat de métier à la solde des prêtres,



prophét-ie-tique-tiser                  4 occurrences


II 4 ; 9

Ces vols d’insectes par nuées qui s’en allaient se perdre au large comme des morceaux de textes saints, comme des lambeaux de prophéties errantes et des récitations de généalogistes, de psalmistes… […]


II 6 ; 10

Et les terres rouges prophétisent sur la coutellerie du pauvre. Et les textes sont donnés sur la terre sigillée. […]





III 4 ; 15

Les enchanteurs de bouges prophétiques, et les meneurs secrets de foules à venir, les signataires en chambre de chartes révolutionnaires,


IV 4 ; 32

J’ai vu encore la Ville haute sous la foudre, la Ville d’orgues sous l’éclair comme ramée du pur branchage lumineux, et la double corne prophétique cherchant encore le front des foules, à fond de rues et sur les docks…



puissance(s)                     4 occurrences


II 2 ; 35

Levant un doigt de chair dans la ruée du vent, j’interroge, Puissance ! Et toi, fais attention que ma demande n’est pas usuelle.


III 2 ; 13

… Et voici d’un autre âge, ô Confesseurs terrestres – Et c’est un temps d’étrange confusion, lorsque les grands aventuriers de l’âme sollicitent en vain le pas sur les puissances de matière. Et voici bien d’un autre schisme, ô dissidents !…


III 3 ; 18

Contemple, face à face, le sceau de sa puissance, comme un grand souci d’or aux mains de l’Officiant.


IV 4 ; 23

Et la visibilité de Mercure est encore proche dans la constellation du Capricorne, et Mars peut-être à sa plus grande puissance se tient, splendide et vaste, sur la Beauce,



rite              2 occurrences


I 2 ; 9

Jadis, l’esprit du dieu se reflétait dans les foies d’aigles entrouverts, comme aux ouvrages de fer du forgeron, et la divinité de toutes parts assiégeait l’aube des vivants.

Divination par l’entraille et le souffle et la palpitation du souffle ! Divination par l’eau du ciel et l’ordalie des fleuves…

Et de tels rites furent favorables. J’en userai. Faveur du dieu sur mon poème ! Et qu’elle ne vienne à lui manquer !


I 3 ; 24

Comme prêtresses au sommeil et filles d’ailes dans leur mue, ah ! comme nymphes en nymphose parmi les rites d’abeillage – lingeries d’ailes dans leur gaine et faisceaux d’ailes au carquois –

Les écritures nouvelles encloses dans les grands schistes à venir …



sacré(es)               2 occurrences


II 4 ; 3

… Guidez, ô chances, vers l’eau verte les grandes îles alluviales arrachées à leur fange ! Elles sont pétries d’herbage, de gluten ; tressées de lianes à crotales et de reptiles en fleurs. Elles nourrissaient à leurs gluaux la poix d’un singulier idiome.

Coiffées de chouettes à présages, aimantées par l’œil noir du Serpent, qu’elles s’en aillent, au mouvement des choses de ce monde, ah ! vers les peuplements de palmes, vers les mangles, les vases et les évasements d’estuaires en eau libre,

Qu’elles descendent, tertres sacrés, au bas du ciel couleur d’anthrax et de sanie, avec les fleuves sous leurs bulles tirant leur charge d’affluents, tirant leur chaîne de membranes et d’anses et de grandes poches placentaires – toute la treille de leurs sources et le grand arbre capillaire jusqu’en ses prolongements de veines, de veinules…


III 5 ; 17

« Aux porches où nous levons la torche rougeoyante, aux antres où plonge notre vue, comme le bras nu des femmes, jusqu’à l’aisselle, dans les vaisseaux de grain d’offrande et la fraîcheur sacrée des jarres,

                                       


sangle                    2 occurrences


II 5 ;17

C’est par là-haut qu’il faut chercher les dernières chances d’une ascèse. La face libre jusqu’à l’os, la bouche au dur bâillon du vent, et du front nu pesant au cuir de fronde des rafales comme à la sangle du haleur,

Nous remonterons l’âpre coulée de pierre dans un broiement d’élytres, de coraux. Nous y chercherons nos failles et fissures. Là où l’entaille fait défaut, que nous ravisse l’aplomb lui-même, sur son angle !


IV 1 ;12

Il nous suffit ce soir du front contre la selle, à l’heure brève de la sangle : comme en bordure de route, sur les cols, l’homme, aux naseaux de pierre de la source – et jusqu’en ce dernier quartier de lune mince comme un ergot de rose blanche, trouvera-t-il encore le signe de l’éperon.



science(s)              3 occurrences


I 4 ; 4

Et les murs sont d’agate où s’illustrent les lampes. Hauts murs polis par le silence et par la science, et par la nuit des lampes. Silence et silencieux office. Prêtres et prêtrise. Sérapéum !


III 2 ; 12

Enfin les hommes de science – physiciens, pétrographes et chimistes : flaireurs de houilles et de naphtes, grands scrutateurs des rides de la terre et déchiffreurs de signes en bas âge ; lecteurs de purs cartouches dans les tambours de pierre, et, plus qu’aux placers vides où gît l’écaille d’un beau songe, dans les graphites et dans l’urane cherchant le minuit d’or où secouer la torche du pirate, comme les détrousseurs de Rois aux chambres basses du Pharaon.


III 3 ; 7

Nous y trouvons nos tables et calculs pour des égarements nouveaux. Et c’est Midi déjà sur l’échiquier des sciences, au pur dédale de l’erreur illuminé comme un sanctuaire.



sécheresse                        7 occurrences


I 1 ; 9

Et d’éventer l’usure et la sécheresse au cœur des hommes investis,


I 1 ; 13

Car tout un siècle s’ébruitait dans la sécheresse de sa paille, parmi d’étranges désinences : à bout de cosses, de siliques, à bout de choses frémissantes,


I 3 ; 10

Elles promettaient murmure et chant d’hommes vivants, non ce murmure de sécheresse dont nous avons déjà parlé.


I 4 ; 6

Ha ! qu’on m’évente tout ce lœss ! Ha ! qu’on m’évente tout ce leurre ! Sécheresse et supercherie d’autels… Les livres tristes, innombrables, sur leur tranche de craie pâle…


I 4 ; 9

Ha ! tout ce goût d’asile et de casbah, et cette pruine de vieillesse aux moulures de la pierre – sécheresse et supercherie d’autels, carie de grèves à corail, et l’infection soudaine, au loin, des grandes rames de calcaire aux trahisons de l’écliptique…


II 1 ; 18

Et nous vous dérobions, ô filles, à la sortie des salles, ce mouvement encore du soir dans vos chevelures libres – tout ce parfum d’essence et de sécheresse, votre aura, comme une fulguration d’ailleurs… […]


II 5 ; 16

Les vents sentent les feux sur d’invisibles seuils. Le porche d’argile est sans vantail, la cruche suspendue dans les fauveries du soir… Moins poreuse l’argile aux flancs des filles de grand hâle, assouvies de sécheresse.



sell-e-ées-erie                   5 occurrences


II 2 ;1

Plus loin, plus haut, où vont les hommes minces sur leur selle ; […]


II 4 ; 15

Nos bêtes alors, toutes sellées, s’irriteront de l’ongle et du sabot au bruit d’écaille et d’os des vieilles terrasses de brique rose. […]


III 2 ;5

[…]les Chapelains en selle et qui rêvaient, le soir venu, de beaux diocèses jaune paille aux hémicycles de pierre rose :


IV 1 ;12

Il nous suffit ce soir du front contre la selle, à l’heure brève de la sangle : comme en bordure de route, sur les cols, l’homme, aux naseaux de pierre de la source – et jusqu’en ce dernier quartier de lune mince comme un ergot de rose blanche, trouvera-t-il encore le signe de l’éperon.


IV 1 ; 13

Mais quoi ! n’est-il rien d’autre, n’est-il rien d’autre que d’humain ? Et ce parfum de sellerie lui-même, et cette poudre alezane qu’en songe, chaque nuit,



Shaman                 2 occurrences


I 2 ; 1

« Ô vous que rafraîchit l’orage… Fraîcheur et gage de fraîcheur… »   Le Narrateur monte aux remparts. Et le Vent avec lui. Comme un Shaman sous ses bracelets de fer :

Vêtu pour l’aspersion du sang nouveau – la lourde robe bleu de nuit, rubans de faille cramoisie, et la mante à longs plis à bout de doigts pesée.

Il a mangé le riz des morts ; dans leurs suaires de coton il s’est taillé droit d’usager. Mais sa parole est aux vivants ; ses mains aux vasques du futur.

Et sa parole nous est plus fraîche que l’eau neuve. Fraîcheur et gage de fraîcheur… « Ô vous que rafraîchit l’orage… »


II 5 ; 15

Un peuple encore se lèvera-t-il dans les vergers de cuivre rouge ? Les vallées mortes, à grands cris, s’éveillent dans les gorges, s’éveillent et fument à nouveau sur leurs lits de shamans !



signe(s)                 9 occurrences


I 5 ; 24-25

Et frappée de mutisme, au matin, qu’elle nous parle par signes et par intelligence du regard.

Et dans les signes du matin, à l’orient du ciel, qu’il y ait aussi un sens et une insinuation…


I 6 ; 32

C’est un envol de pailles et de plumes ! une fraîcheur d’écume et de grésil dans la montée des signes ! et la Ville basse vers la mer dans un émoi de feuilles blanches : libelles et mouettes de même vol.


I 6 ; 34

Le philosophe babouviste sort tête nue devant sa porte. Il voit la Ville, par trois fois, frappée du signe de l’éclair, et par trois fois la Ville, sous la foudre, comme au clair de l'épée, illuminée dans ses houillères et dans ses grands établissements portuaires – un golgotha d'ordure et de ferraille, sous le grand arbre vénéneux du ciel, portant son sceptre de ramures comme un vieux renne de Saga: 


III 2 ; 12

Enfin les hommes de science – physiciens, pétrographes et chimistes : flaireurs de houilles et de naphtes, grands scrutateurs des rides de la terre et déchiffreurs de signes en bas âge […]


III 3 ; 15

« Aux  grandes tables interdites où plus fugaces vont les signes ; dans les miroirs lointains où glisse la face de l’Errant – face d’hélianthe qui ne cille ;


IV 1 ; 12

Il nous suffit ce soir du front contre la selle, à l’heure brève de la sangle : comme en bordure de route, sur les cols, l’homme, aux naseaux de pierre de la source – et jusqu’en ce dernier quartier de lune mince comme un ergot de rose blanche, trouvera-t-il encore le signe de l’éperon.


IV 2 ; 28

Dans l’adobe, et le plâtre, et la tuile, couleur de corne ou de muscade, une même transe tient sa veille, qui toujours nous précède ; et les signes qu’aux murs retrace l’ombre remuée des feuilles en tous lieux, nous les avions déjà tracés.


IV 4 ; 33

Et de tels signes sont mémorables – comme la fourche du destin au front des bêtes fastidieuses, ou comme l’algue bifourchue sur sa rotule de pierre noire.



silen-ce-cieux                   10 occurrences


  1. I 4 ; 4

    1. Et les murs sont d'agate où s'illustrent les lampes. Hauts murs polis par le silence et par la science, et par la nuit des lampes. Silence et silencieux office. Prêtres et prêtrise. Sérapéum !


       
     
  2. I 6 ; 57

    1. … Jusqu'à ce point d'écart et de silence où le temps fait son nid dans un casque de fer - et trois feuilles errantes autour d'un osselet de Reine morte mènent leur dernière ronde.


       
     
  3. II 1 ; 12

    1. Et comme un songe prénuptial où l'homme encore tient son rang, à la lisière d'un autre âge, interprétant la feuille noire et les arborescences du silence dans de plus vastes syllabaires.


       
     
  4. II 2 ; 33

    1. « Enseigne-nous le mot de fer, et le silence du savoir comme le sel des âges à la suture des grands vaisseaux de fonte oubliés du fondeur… »


       
     
  5. II 3 ; 1

    1. … De hautes pierres dans le vent occuperaient encore mon silence. - Les migrations d'oiseaux s'en sont allées par le travers du Siècle, tirant à d'autres cycles leurs grands triangles disloqués. […]


       
     
  6. II 6 ; 8

    1. Nous passons, et nos ombres… De grandes œuvres, feuille à feuille, de grandes œuvres en silence se composent aux gîtes du futur, dans les blancheurs d'aveugles couvaisons. Là nous prenons nos écritures nouvelles, aux feuilles jointes des grands schistes…


       
     
  7. III 3 ; 2

    1. « Je t'insulte, matière, illuminée d'onagres et de vierges : en toutes fosses de splendeur, en toutes châsses de ténèbre où le silence tend ses pièges.


       
     
  8. IV 2 ; 15

    1. … Je vous connais, réponses faites en silence, et les clés peintes aux diagrammes des poteries usuelles. De grandes fêtes de la pierre, de la laine et du grain assembleront une épaisseur et un mutisme comme on en vit aux tranches des carrières […]



songe(s)-er-eur-eries                   42 occurrences


I 2 ; 10

« Favorisé du songe favorable » fut l'expression choisie pour exalter la condition du sage. Et le poète encore trouve recours dans son poème,


I 3 ; 13 […] avec la foule s'engouffraient dans les grands songes bénévoles, et jusqu'aux Cirques des faubourgs, pour l'explosion de la plus haute tente et son échevèlement de fille, de Ménade, dans un envol de toiles et d'agrès…


I 3 ; 15

Et s'attachant aux pas du Pâtre, du Poète, elles s'annexaient en cours de route la mouette mauve du Mormon, l'abeille sauvage du désert et les migrations d'insectes sur les mers, comme fumées de choses errantes prêtant visière et ciel de lit aux songeries des femmes sur la côte.


I 3 ; 23

Voici qu'elles nous rafraîchissaient d'un songe de promesses, et qu'elles éveillaient pour nous, sur leurs couches soyeuses,


I 3 ; 27 et 28

De feuilles et de frondes !… « Enchante-moi, promesse, jusqu'à l'oubli du songe d'être né… »

Et comme celui qui a morigéné les Rois, j'écouterai monter en moi l'autorité du songe.


I 5 ; 23

Là qu'elle soit favorisée du songe favorable, comme flairée du dieu dont nous n'avons mémoire,


I 6 ; 6

« Ceux qui songeaient les songes dans les chambres se sont couchés hier soir de l'autre côté du Siècle, face aux lunes adverses.


I 6 ; 8 et 9

« Fini le songe où s'émerveille l'attente du Songeur.

« Notre salut est dans la hâte et la résiliation. L'impatience est en tous lieux. Et par-dessus l'épaule du Songeur l'accusation de songe et d'inertie.


I 6 ; 20

« Divinités propices à l'éclosion des songes, ce n'est pas vous que j'interpelle, mais les Instigatrices ardentes et court-vêtues de l'action.


I 7 ; 19

Le Vent s'accroisse sur nos grèves et sur la terre calcinée des songes !


II 1 ; 12

Et comme un songe prénuptial où l'homme encore tient son rang, à la lisière d'un autre âge, interprétant la feuille noire et les arborescences du silence dans de plus vastes syllabaires.


II 1 ; 14

Toute la terre nubile et forte, au pas de l'Etranger, ouvrant sa fable de grandeur aux songes et fastes d'un autre âge,


II 1 ; 18

[…] Et vos jambes étaient longues et telles qu'elles nous surprennent en songe, sur les sables, dans l'allongement des feux du soir… La nuit qui chante aux lamineries des Villes n'étire pas chiffre plus pur pour les ferronneries d'un très haut style.


II 2 ; 8

Partout où l'arbre Juniper aiguise sa flamme de sel noir, partout où l'homme sans mesure songe à lever pierre nouvelle ;


II 2 ; 32

« Hiver, Hiver, au feu des forges de l'An noir ! Délivre-nous d'un conte de douceur et des timbales fraîches de l'enfance sous la buée du songe.


II 5 ; 8 et 9

Et la Mort qui songeait dans la beauté des femmes aux terrasses, avivera ce soir d'un singulier éclat l'étoile au front de l'Etrangère, qui descend seule, après minuit, la nuit royale des sous-sols vers la piscine de turquoise illuminée d'azur.

Ah ! oui, que d'autres zestes nous trahissent dans nos boissons de limons verts ; d'autres essences dans nos songes, sur les galeries d'attente des aéroports ! Et vous tiendrez plus forte, ô vents ! la torche rouge du réveil.


II 6 ; 2

Souvenirs, souvenirs ! qu'il en soit fait de vous comme des songes du Songeur à la sortie des eaux nocturnes. Et que nous soient les jours vécus comme visages d'innommés. L'homme paisse son ombre sur les versants de grande transhumance! …


III 1 ; 2 et 3

[…] ces gisements au loin de mers nouvelles en plein ciel, dans leur mortier de pierre pâle, comme une lactation en songe de grandes euphorbes sous la meule…

Et par là-bas s'en furent, au bruit d'élytres de la terre, les grands Itinérants du songe et de l'action : les Interlocuteurs avides de lointains et les Dénonciateurs d'abîmes mugissants, grands Interpellateurs de cimes en exil et Disputeurs de chances aux confins, qui sur les plaines bleuissantes menaient un œil longtemps froncé par l'anneau des lunettes.


III 1 ; 7

Et les mers étaient vastes, aux degrés de leur songe, dont ils perdaient un jour mémoire sur les plus hautes marches.


III 2 ; 9

[…] gens de péril et gens d'exil, et tous bannis du songe des humains sur les chemin de la plus vaste mer […]


III 2 ; 12

Enfin les hommes de science - physiciens, pétrographes et chimistes […] lecteurs de purs cartouches dans les tambours de pierre, et, plus qu'aux placers vides où gît l'écaille d'un beau songe, dans les graphites et dans l'urane […]


III 3 ; 8

(Si loin, si loin sur l'autre rive, si loin déjà, dans vos récits de guerre, les grands taillis de force où montait l'astre de nos songes…)


III 3 ; 17

- Et l'Exterminateur au gîte de sa veille, dans les austérités du songe et de la pierre, l'Etre muré dans sa prudence au nœud des forces inédites, mûrissant en ses causses un extraordinaire génie de violence,


III 5 ; 13

« Et comme un homme frappé d'aphasie en cours de voyage, du fait d'un grand orage, est par la foudre même mis sur la voie des songes véridiques,


III 6 ; 2

En ce point extrême de l'attente, que nul ne songe à regagner les chambres.


III 6 ; 17

Homme infesté du songe, homme gagné par l'infection divine,


IV 1 ; 13 et 14

Mais quoi ! n'est-il rien d'autre, n'est-il rien d'autre que d'humain ? Et ce parfum de sellerie lui-même, et cette poudre alezane qu'en songe, chaque nuit,

Sur son visage encore promène la main du Cavalier, ne sauraient-ils en nous éveiller d'autre songe


IV 3 ; 4 et 5

Songe à cela plus tard, qu'il t'en souvienne ! Et de l'écart où maintenir, avec la bête haut cabrée,

Une âme plus scabreuse.


IV 4 ; 8 « L'aile stridente, sur nos ruines, vire déjà l'heure nouvelle. Et c'est un sifflement nouveau !… Que nul ne songe, que nul ne songe à déserter les hommes de sa race !IV 4 ; 22

Et c'est l'heure, ô Mendiant ! où sur les routes méconnues l'essaim des songes vrais ou faux s'en va encore errer le long des fleuves et des grèves, autour des grandes demeures familiales désertées du bonheur,


IV 5 ; 11

[…] le ravissement des femmes aux fenêtres mêlait encore aux carrosseries du songe le bruit d'attelage des grillons…


IV 5 ; 47

« Je peuplerai pour vous l'abîme de ses yeux. Et les songes qu'il osa, vous en ferez des actes. Et à la tresse de son chant vous tresserez le geste qu'il n'achève…



Sud                        4 occurrences


II 3 ; 4 Je te connais, ô Sud pareil au lit des fleuves infatués, et l'impatience de ta vigne au flanc des vierges cariées. On ne fréquente pas sans s'infecter la couche du divin ; et ton ciel est pareil à la colère poétique, dans les délices et l'ordure de la création.


II 4 ; 7 Présages en marche. Vent du Sud. Et grand mépris des chiffres sur la terre ! « Un vent du Sud s'élèvera… » C'est assez dire, ô Puritaines, et qu'on m'entende : tout le lait de la femme s'égarera-t-il encore aux lianes du désir ?


IV 5 ; 33 Un vent du Sud s'élèvera-t-il à contre-feu ? Inimitiés alors dans le pays. Renchérissement du grain. Et le lit des jeunes hommes demeurera encore vide… Et les naissances poétiques donneront lieu à enquête…



terre(s), terrestre              73 occurrences


I 1 ; 15

Comme un grand arbre tressaillant dans ses crécelles de bois mort et ses corolles de terre cuite -


I 3 ; 18

Balises et corps morts, bornes milliaires et stèles votives, les casemates aux frontières et les lanternes aux récifs ; les casemates aux frontières, basses comme des porcheries, et les douanes plus basses au penchant de la terre ; […]


I 3 ; 20

Elles nous restituaient un soir la face brève de la terre, où susciter un cent de vierges et d'aurochs parmi l'hysope et la gentiane.


I 4 ; 8

Ha ! tout ce parfum tiède de lessive et de fomentation sous verre…, de terres blanches à sépulcre, de terres blanches à foulon et de terre de bruyère pour vieilles Serres Victoriennes…, toute cette fade exhalaison de soude et de falun, de pulpe blanche de coprah, et de sécherie d'algues sous leurs thalles au feutre gris des grands herbiers,


I 6 ; 33

L'impatience encore est de toutes parts. Et l'homme étrange, de tous côtés, lève la tête à tout cela : l'homme au brabant sur la terre noire, le cavalier en pays haut dans les polypes du ciel bas, et l'homme de mer en vue des passes, dans l'explosion de sa plus haute toile.


I 6 ; 42-43

« Enlèvement de clôtures, de bornes ! Semences et barbes d'herbe nouvelle ! Et sur le cercle immense de la terre, apaisement au cœur du Novateur…

 « Les grandes invasions doctrinales ne nous surprendront pas, qui tiennent les peuples sur leur angle comme l'écaille de la terre.


I 6 ; 53

« Enlèvement de clôtures, de bornes… Apaisement au cœur du Novateur… Et sur le cercle immense de la terre, un même cri des hommes dans le vent, comme un chant de tuba… Et l'inquiétude encore de toutes parts… Ô monde entier des choses… »


I 7 ; 18-19

« Et du parfum terrestre de nos mains… »

Le Vent s'accroisse sur nos grèves et sur la terre calcinée des songes !


II 1 ; 1-3

… Des terres neuves, par là-bas, dans un très haut parfum d'humus et de feuillages,

Des terres neuves, par là-bas, sous l'allongement des ombres les plus vastes de ce monde,

Toute la terre aux arbres, par là-bas, sur fond de vignes noires, comme une Bible d'ombre et de fraîcheur dans le déroulement des plus beaux textes de ce monde.


II 1 ; 7-9

… Des terres neuves, par là-haut, comme un parfum puissant de grandes femmes mûrissantes,

Des terres neuves, par là-haut, sous la montée des hommes de tout âge, chantant l'insigne mésalliance,

Toute la terre aux arbres, par là-haut, dans le balancement de ses plus beaux ombrages, ouvrant sa tresse la plus noire et l'ornement grandiose de sa plume, comme un parfum de chair nubile et forte au lit des plus beaux êtres de ce monde.


II 1 ; 11

Et c'est une fraîcheur de terres en bas âge, comme un parfum des choses de toujours, de ce côté des choses de toujours,


II 1 ; 13-17

Toute la terre nouvelle par là-haut, sous son blason d'orage, portant cimier de filles blondes et l'empennage du Sachem,

Toute la terre nubile et forte, au pas de l'Etranger, ouvrant sa fable de grandeur aux songes et fastes d'un autre âge,

Et la terre à longs traits, sur ses plus longues laisses, courant, de mer à mer, à de plus hautes écritures, dans le déroulement lointain des plus beaux textes de ce monde.

Là nous allions, la face en Ouest, au grondement des eaux nouvelles. Et c'est naissance encore de prodiges sur la terre des hommes. […]

Là nous allions, de houle en houle, sur les degrés de l'Ouest. Et la nuit embaumait les sels noirs de la terre, dès la sortie des Villes vers les pailles, parmi la chair tavelée des femmes de plein air. […]


II 1 ; 21

[…] Et c'est d'un même mouvement à tout ce mouvement lié, que mon poème encore dans le vent, de ville en ville et fleuve en fleuve, court aux plus vastes houles de la terre, épouses elles-mêmes et filles d'autres houles…


II 2 ; 2

La face en Ouest pour un long temps. Dans un très haut tumulte de terres en marche vers l'Ouest. Dans un déferlement sans fin de terres hautes à l'étale.


II 2 ; 4

Et il y avait cette année-là, à vos portes de corne, tout ce parfum poignant de bêtes lourdes, mufle bas, sur les divinations errantes de la terre et la rumeur croissante des conques souterraines.


II 2 ; 6

Et la terre à son comble, portant tribut d'Etats nouveaux, assemble, d'aire en aire, ses grands quartiers de bronze vert où s'inscrivent nos lois.


II 2 ; 25

Et la terre ancillaire, mise à nu, refait au Ciel d'hiver le lit de sa servante.


II 2 ; 30

« Hiver couleur de vieilles migrations célestes, et de pelleteries errantes sur la terre des forts,


II 4 ; 7-8

Présages en marche. Vent du Sud. Et grand mépris des chiffres sur la terre ! « Un vent du Sud s'élèvera… » C'est assez dire, ô Puritaines, et qu'on m'entende : tout le lait de la femme s'égarera-t-il encore aux lianes du désir ?

Les plus beaux arbres de la terre léguant leurs feuilles dans le vent sont mis à nu hors de saison. La vie dans ses ruptures de volves se rit des avortements de bêtes en forêt. Et l'on a vu, et l'on a vu - et ce n'est pas que l'on n'en ait souci -


II 4 ; 10-11

Les migrations de crabes sur la terre, l'écume aux lèvres et la clé haute, prennent par le travers des vieilles Plantations côtières enclouées pour l'hiver comme des batteries de Fédéraux. […]

Et nul n'a vu s'enfuir les Belles, des hautes demeures à colonnes, ni leurs sœurs alezanes dans leur beau jeu d'écume et de gourmettes. Mais sur la terre rouge et or de la création, ah ! sur la terre de vin rose, couleur de pousses de manguiers roses, n'ai-je pas vu,


II 5 ; 3

Au pays du limon où cède toute chair, la femme à ses polypes, la terre à ses fibromes, c'était tout un charroi de vases dénouées, comme de linges d'avorteuses.


II 6 ; 1

[…] J'entends croître les os d'un nouvel âge de la terre.


II 6 ; 10

Et les terres rouges prophétisent sur la coutellerie du pauvre. Et les textes sont donnés sur la terre sigillée. Et cela est bien vrai, j'en atteste le vrai. […]

III 1 ; 3-6

Et par là-bas s'en furent, au bruit d'élytres de la terre, les grands Itinérants du songe et de l'action […]

Et la terre oscillait sur les hauts plans du large, comme aux bassins de cuivre d'invisibles balances,

Et c'était de toutes parts, dans une effloraison terrestre, toute une fraîcheur nouvelle de Grandes Indes exondées, […]

Les Cavaliers sous le morion, greffés à leur monture, montaient, au grincement du cuir, parmi les ronces d'autre race… La barbe sur l'épaule et l'arme de profil, ils s'arrêtaient parfois à mesurer, sur les gradins de pierre, la haute crue de terres en plein ciel succédant derrière eux à la montée des eaux. […]


III 1 ; 9

Et comme les pluies étaient légères sur ces pentes, moins promptes à prendre le hâle y furent les armes offertes au spectre de la terre : une lignée de lances pures et d'épées chastes y tinrent veillée d'âmes à l'insu de leurs maîtres… […] Fils de la femme en toutes chairs ! ô pas de l'homme, d'âge en âge, sur toutes menthes de la terre !… Où furent ces hommes sous le fer, où furent ces hommes dans le vent, montant, au pas des bêtes, avec le spectre de la terre,


III 2 ; 12-13

Enfin les hommes de science - physiciens, pétrographes et chimistes : flaireurs de houilles et de naphtes, grands scrutateurs des rides de la terre et déchiffreurs de signes en bas âge […]

… Et voici d'un autre âge, ô Confesseurs terrestres - Et c'est un temps d'étrange confusion, lorsque les grands aventuriers de l'âme sollicitent en vain le pas sur les puissances de matière. […]


III 5 ; 7-8

« Interrogeant la terre entière sur son aire, pour connaître le sens de ce très grand désordre - interrogeant

 « Le lit, les eaux du ciel et les relais du fleuve d'ombre sur la terre - peut-être même s'irritant de n'avoir pas réponse…


IV 2 ; 8-9

Je me souviens du haut pays sans nom, illuminé d'horreur et vide de tout sens. Nulle redevance et nulle accise. Le vent y lève ses franchises ; la terre y cède son aînesse pour un brouet de pâtre - terre plus grave, sous la gravitation de femmes lentes au relent de brebis… […]

Je me souviens du haut pays de pierre où les porcheries de terre blanche, avant l'orage, resplendissent au soir comme des approches de villes saintes. […]


IV 2 ; 15

[…] De grandes fêtes de la pierre, de la laine et du grain assembleront une épaisseur et un mutisme comme on en vit aux tranches des carrières : agrégation massive des grandes familles indivises - bêtes gravides, hommes de grès, femmes plus lourdes et vastes que des pierres meulières - et l'intégration finale de la terre dans les accouplements publics…


IV 2 ; 24

Plus vite, plus vite ! à ces dernières versions terrestres, à ces dernières coulées de gneiss et de porphyre, jusqu'à cette grève de pépites, jusqu'à la chose elle-même, jaillissante ! la mer elle-même jaillissante ! […]


IV 2 ; 27

… Et tout nous est reconnaissance. Et toujours, ô mémoire, vous nous devancerez, en toutes terres nouvelles où nous n'avions encore vécu.


IV 4 ; 18

Qui a longtemps couru et voyagé pour rapporter bouture de feu dans son pavot de fer ; ou qui s'avance, s'écriant : semences nouvelles pour vos terres ! vignes nouvelles pour vos combes ! Et les gens du pays se lèvent sur leurs maux.)


IV 5 ; 11

Ah ! quand les peuples périssaient par excès de sagesse, que vaine fut notre vision !… La ravenelle et la joubarbe enchantaient vos murailles. La terre contait ses Roi René. […]


IV 5 ; 35

« Et c'est temps de bâtir sur la terre des hommes. Et c'est regain nouveau sur la terre des femmes.


IV 6 ; 1

… C'étaient de très grands vents sur la terre des hommes - de très grands vents à l'œuvre parmi nous,


IV 6 ; 6-9

Et sur la pierre sauvage du malheur nous restituaient la terre vendangée pour de nouvelles épousailles.

Et de ce même mouvement de grandes houles en croissance, qui nous prenaient un soir à telles houles de haute terre, à telles houles de haute mer,

Et nous haussaient, hommes nouveaux, au plus haut faîte de l'instant, elles nous versaient un soir à telles rives, nous laissant,

Et la terre avec nous, et la feuille, et le glaive - et le monde où frayait une abeille nouvelle…


IV 6 ; 13

Comme un homme qui a bu à une cruche de terre blanche : et l'attachement encore est à sa lèvre


IV 6 ; 18

Et vous pouvez remettre au feu les grandes lames couleur de foie sous l'huile. Nous en ferons fers de labour, nous connaîtrons encore la terre ouverte pour l'amour, la terre mouvante, sous l'amour, d'un mouvement plus grave que la poix.


IV 6 ; 20-22

Et c'est la fin ce soir du très grand vent. La nuit s'évente à d'autres cimes. Et la terre au lointain nous raconte ses mers.

Les dieux, pris de boisson, s'égarent-ils encore sur la terre des hommes ? Et nos grands thèmes de nativité seront-ils discutés chez les doctes ?

Des Messagers encore s'en iront aux filles de la terre, et leur feront encore des filles à vêtir pour le délice du poète.


IV 7 ; 1

Quand la violence eut renouvelé le lit des hommes sur la terre,



violence                 5 occurrences


I 1 ; 16

Très grand arbre mendiant, qui a fripé son patrimoine, face brûlée d'amour et de violence où le désir encore va chanter.


I 5 ; 34

Et c'est conseil encore de force et de violence.


I 6 ; 21

« Nous avançons mieux nos affaires par la violence et par l'intolérance.


III 3 ; 17

 - Et l'Exterminateur au gîte de sa veille, dans les austérités du songe et de la pierre, l'Etre muré dans sa prudence au nœud des forces inédites, mûrissant en ses causses un extraordinaire génie de violence,


IV 7 ; 1

Quand la violence eut renouvelé le lit des hommes sur la terre,



vision, visionnaire                        10 occurrences


II 5 ; 19

Et nous coucherons ce soir nos visions princières sur la coutellerie de pierre du paria… […]


III 1 ; 6 Les Cavaliers sous le morion, […] éprouvaient de l'œil et de la voix l'impasse silencieuse, à fond de cirque, comme aux visions grandioses du dormeur l'immense mur de pierre, à fond d'abîme, scellé d'un mufle de stupeur et d'un anneau de bronze noir.


III 2 ; 15 Et l'ausculteur du Prince défaille sur son ouïe - comme le visionnaire au seuil de sa vision ; […]


III 4 ; 16 Et les animateurs insoupçonnés de la jeunesse, instigateurs d'écrits nouveaux et nourriciers au loin de visions stimulantes.



III 5 ; 12 « Brouille-toi, vision, où s'entêtait l'homme de raison… Le Chasseur en montagne cousait d'épines sauvages les paupières de l'appelant. […]

III 6 ; 13 « L'usage de notre ouïe ! nulle impureté souiller le seuil de la vision !… »

III 6 ; 22 Mais attentif à sa lucidité, jaloux de son autorité, et tenant clair au vent le plein midi de sa vision :IV 4 ; 25 « … Pétrels, nos cils, au creux de la vision d'orage, épelez-vous lettre nouvelle dans les grands textes épars où fume l'indicible ?

IV 5 ; 11 Ah ! quand les peuples périssaient par excès de sagesse, que vaine fut notre vision !… […]







  

Le présent relevé s'attache à quelques entrées lexicales dans le poème Vents, classées par ordre alphabétique. Les références portent sur le verset contenant l’occurrence (qui n’est pas forcément le premier cité) ; les crochets […] indiquent que le verset n’est pas pris dans son intégralité. La référence : I 6 ;33 , doit se lire, à rebours : verset 33 du développement (ou suite) 6 du Chant I.

  

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SAINT-JOHN PERSE À L'AGRÉGATION DE LETTRES 2007

                   

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